Geluck à la BRAFA, du bol pour Shesivan

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Coup de bol, Shesivan tombe nez à nez avec Philippe Geluck, sur le stand Petits Papiers lors du vernissage de la BRAFA. Ils visitent ensemble les œuvres exposées, tout en devisant :

Geluck : Bé, je découvre avec bonheur le travail des confrères.
    
 
 
 
 
 

Shesivan : C’est beau ! C’est autre chose que les couvertures de Harry Potter. Ca secoue mieux la libido !

Geluck : Ce que j’aime, c’est que quand les dessinateurs de BD font de la peinture ils font vraiment de la peinture…

Shesivan : Vous voulez dire qu’ils se défoulent ?

Geluck : Oui, ils se mettent en danger sur autre chose…

Shesivan : Et vous, vous vous défoulez ou vous contrôlez ce que vous faites ?

Geluck : Je me contrôle mais je me défoule dans le sens où cela me fait du bien de travailler en grand. Plutôt que sur un petit format que je fais tous les jours, quand je peins il y a un geste qui est libérateur !

Shesivan : Quand vous peignez vous avez le geste « BD » de surligner au trait noir ?

Geluck : Bien sûr ! Quand je dis que c’est libérateur c’est en fait très contraint parce que je travaille mon projet en petit. Mais sur certaines toiles, je fais des hommages à Pollock, je peux tout à coup donner des coups de pinceaux, clasher sur la toile…

Shesivan : Vous vous moquez souvent de Pollock. Vous l’aimez ou vous le détestez ?

Geluck : C’est un des tous grands, je l’adore. C’est un géant.

Shesivan (sceptique) : Pour moi c’est un mystère, clasher de la peinture sur une toile…

Geluck : Il y a des toiles que j’ai raté, sur lesquelles j’avais fait un chat et le sujet permettait que je fasse du Pollock. C’était pas bien !

Shesivan : Vous allez conquérir le marché américain avec le Chat ?

Geluck : Oui, il y a des éditions du bouquin en anglais qui marchent bien, on n’a pas encore attaqué le marché anglo-saxon…

Shesivan : Vous recommencez au bas de l’échelle ?

Geluck : En fait on commence toujours dans ce métier là. Chaque nouveau dessin, nouvelle idée, nouvelle création c’est la page blanche, la peur de l’échec, on ne sait pas si on va réussir ce qu’on entreprend…

Shesivan : Pourtant tout ce que vous avez créé à été couronné de succès !

Geluck : Oui j’ai de la chance, le succès continue à être là mais je sais que demain l’inspiration peut me quitter, je peux décevoir…

Shesivan : Sur le marché anglo-saxon, vous attaquez un territoire vierge, vous avez un grand stock d’idées dans lequel vous pouvez puiser ?

Geluck : S’il se passe quelque chose, c’est avec le travail existant qui sera traduit.

Shesivan : Faudra laisser tomber le belgo-belge, le franco-belge et…

Geluck : Le jeu de mot. Les jeux de mots propres au français sont intraduisbiles, on peut adapter comme les films des Marx Brother, mais là il y avait une histoire. Moi, mes dessins jouent souvent sur un jeu de sémantique. Ceux-là je dois les éliminer.

Shesivan : Cela pourrait faire exotique, non ?

Geluck : Non, mais alors il faudrait inventer autre chose… Autant inventer un autre gag !

Shesivan : Que pensez-vous du style Avril ?

Geluck : J’aime beaucoup.

Shesivan : Il est style atome ?

Geluck : Un petit peu. Ce qui extraordinaire c’est qu’il met très peu…

Shesivan : Et votre style : ligne claire ?

Geluck : Oui je suis ligne claire, un trait noir, des aplats de couleurs…

Shesivan : Tout ce qu’il y a de plus simple !

Geluck : C’est du Mondrian rond !

Chatsivan

Pour les photos (c) Yves Declerc

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