Le monde du Cirque a toujours eu ses propres règles ; une fois les projecteurs éteints et le public parti, dans la pénombre de ses chapiteaux se révèle alors véritablement sa vraie nature….
Régis par l’Imperium Circus, tout cirque arrivant dans une ville où un cirque s’est déjà établi doit se battre contre ce dernier dans un combat d’exhibition ; le vainqueur restera dans la ville. C’est dans le cirque du Chapelier qu’évolue le jeune Léo, qui ne rêve que d’une seule chose : monter son propre cirque avec son ami Nathaniel. 

Pour y arriver, la première étape obligatoire sera de maitriser l’Ostend, une forme d’énergie secrète dont seuls le monde du cirque en possède le secret et la maitrise…
La seconde sera de se libérer du contrat signé avec le Chapelier. 

Malheureusement, tout ne se déroulera pas comme l’avait rêvé Léo…

Ce qu’on en a pensé…

Le monde merveilleux du cirque (le vrai, avec ses fauves, ses acrobates, domptant la mort à chaque représentation).  Voilà un univers rarement évoqué dans le IXème Art, qui plus est dans un Shônen ! 

Une idée donc totalement originale, qui est tout à fait capable d’amener de la fraicheur dans la catégorie hyper-codée du Shonen !

Car les auteurs ne nous ont pas trompé sur la marchandise : bien qu’un manga « Français », on suit véritablement à la lettre tous les codes du Shônen Classique :

L’enfant sans parent, qui est confronté à des puissances le dépassant totalement mais qui, à force d’entrainements et de dépassement de soi et grâce à son entêtement ainsi qu’à la force de l’Amitié arrivera à ses fins.

Outre cet ensemble de codes, le scénariste, Robin Dall Armellina s’est aussi imprégné de notre pop-culture européenne pour y incorporer aussi des éléments qui ont fait leur preuve sur d’autres médias : ce mystérieux « Golden Tempo » et les dramatiques événements qui s’y seraient déroulés nous fait furieusement penser à la mise en place des fameux « Hunger Games ». 

On perçoit donc que le scénariste a posé sur son univers original une foultitude d’autres idées qui existaient déjà auparavant.  Est-ce un mal ?  Est-ce faire preuve d’un manque de créativité ?  Si c’était du simple plaquage, (on applique diverses formules qui ont bien fonctionné ailleurs pour faire vendre), sans nul doute nous aurions crié à l’imposture.  Mais si s’est réalisé avec intelligence, en digérant bien les concepts pour les régurgiter après maturation avec finesse et doigté, on peut très bien alors avoir devant les yeux une « nouvelle » re-création très originale… et c’est bien le cas ici ! 

Encore un exemple ?  Dans tout bon Shônen, il y a toujours un tournoi des Arts martiaux ; dans Imperium Circus, ces tournois sont bien présents aussi, sous la forme des Underground Circus.  Ils sont régis par des Imperator qui font furieusement penser à des généraux d’armées ou à des chevaliers sacrés…. Sous lesquels sont établis toute une hiérarchie ( les Princept et leurs Secoundus,…) C’est donc encore une fois bien du classique, on y pense directement quand on les rencontre mais on l’accepte directement tellement l’Univers est bien construit !

Pour autant, l’élément véritablement déclencheur de la quête (la création du cirque de Léo et Nathaniel) est lui très surprenant !  On s’est bien fait duper sur le coup…

Dernier point sur l’histoire : l’idée de l’univers du Cirque n’est pas issue du scénariste, mais bien de Cyril Marchiol, PDG de Tsume !  Pour en savoir plus sur lui, on vous renvoie à la news que l’on avait faite.

Mais avant de découvrir le scénario, le premier contact que l’on a avec un livre est visuel : La couverture met déjà en avant les 2 personnages principaux de ce 1^er volume et leur tigre, tandis que le logo est extrêmement accrocheur et  dans l’esprit du Cirque. 

Dans un second temps, lorsqu’on compulse nonchalamment les pages, le lecteur qui ne sait pas tenir une œuvre française entre ses mains ne pourra jamais le deviner : là aussi, tous les codes du manga sont respectés !  C’est clair et vif, on est entrainé dans sa lecture par les mouvements des personnages et notre lecture ne bute jamais sur une dissonance graphique !  Les seules fois où notre regard se fige sont sur les charaDesigns des vaisseaux-cirques !  Ils en imposent et on a hâte d’en découvrir de nouveaux !

Au final donc, cette collection KuroTsume débute de la meilleure des manières, avec ce premier tome d’excellente facture : un manga 100% européen qui nous emmène sur des pistes très originales, voici qui est de bon augure !  C’est donc un coup de Cœur pour nous, on a hâte de découvrir maintenant l’autre tête de gondole de cette joint-venture : RagnaFall !

 

Pour en savoir (encore) plus…

Le volume 02 est déjà -presque- dans les starting blocks : arrivée prévue chez nos bons libraires le 11 juin 2020 !

 

Milan Morales