La dompteuse de fauves
Dessinateur : Kazuhiro Fujita
Scénariste : Kazuhiro Fujita
Editeur: Meian
Un nouveau maitre-étalon dans l’édition de Mangas ?
Grand amateur de BD et de Mangas depuis plus de 40 ans, je constate que je suis très réceptif aux beaux objets, au livre artistiquement bien façonné et donnant joliment dans ma bibliothèque. Cela fait déjà quelques années que je suis esbaudi par le travail de finition que fournit les jeunes éditions Meian ; à mes yeux, c’est clair : c’est Meian qui fournit aux lecteurs les mangas les plus attrayants visuellement (même si depuis, le niveau général a été bien revu à la hausse chez les autres éditeurs) !
Mais ici, avec cette « Perfect Edition », je dois confesser n’avoir jamais rien vu de tel en Manga ! Une couverture hyper-classe, avec des enluminures dorées totalement en phase avec l’univers du manga, une couverture avec une perforation du plus bel effet (indécelable sans l’avoir en main), un papier de haute qualité sur lequel l’éditeur s’est « amusé » à insérer le maximum possible de pages en couleurs !
Cerise sur le gâteau : une fois que vous avez fait le tour de toutes ses particularités, il en reste une, emplie de couleurs ; vous ne pourrez la découvrir qu’en enlevant la magnifique jaquette sertissant ce livre...
Cet objet est totalement renversant et porte le Level de l’édition à un niveau JAMAIS atteint !
On lit souvent sur les réseaux sociaux que les éditeurs ne font qu’annoncer des séries, mais les reportent ensuite « sous prétexte » de pénurie de papier. Meian c’est clair souffre énormément de cette situation et doit bien souvent décaler son planning de publication. Mais Sang Dieu, quand on nous délivre de tels objets, on ferme son clapet et on applaudit !
Pour finir cette intro, je dois faire amende honorable : bien que l’éditeur nous assène que cette série a été culte, je n’en avais auparavant jamais entendu parler. Pire même : lorsque j’ai vu les premiers scans des planches, j’en ai été rebuté. Notre autre spécialiste es-Manga à GénérationBD a d’ailleurs eu la même première impression que moi.
Et pourtant, l’éditeur a tellement réussi à me donner envie d’ouvrir ce livre tant il est visuellement accrocheur, que je n’ai eu aucun souci avec le graphisme du mangaka. Je me suis fait attirer par ses beaux atours extérieurs et le reste a suivi naturellement…
Ce qu’on en a pensé…
Entrer dans l’univers de Kazuhiro Fujita peut être tout à fait comparé à découvrir un jeu vidéo AAA en monde ouvert : on est épaté par ce que l’on découvre, mais l’univers dévoilé parait tellement gigantesque qu’on ne sait par quel bout le prendre. Le mangaka ici s’amuse à nous faire entrer par la petite porte dans un somptueux Lore, que l’on pressent comme ayant des ramifications souterraines foisonnantes et s’étendant bien au-délà de notre perception initiale.
La première découverte, celle sur laquelle tout son scénario s’articule est évidemment cet éventail de poupées Karakuri totalement fantasmatiques : présentées comme ayant des capacités de combats totalement hors du commun, elles se révèlent fascinantes de par leurs complexités graphiques et leurs mouvements asynchrones mais pourtant tellement fluide visuellement ?!?
Là aussi, la patte du mangaka nous impose un style qui s’inscrit aux antipodes des productions habituelles ; certes la série a été dessinée il y a 25 ans, mais ses traits charbonneux, son approche dans les mouvements des pantins sont vraiment intéressants visuellement.
Et puis, il y a ce scénario…. Débuté comme une simple histoire de protection d’un pauvre enfant qui hérite d’une multinationale et devenant la cible d’ennemis enviant son héritage, le scénario se complexifiera très rapidement, dévoilant au fur et à mesure plein de petites pièces qui créeront sous nos yeux un gigantesque puzzle représentant une fresque dotée de détails d’une mécanique horlogère ! Un exemple ? Le mal dont souffre Narumi (la maladie de Zonapha) se révèlera être en lien direct avec le dessein principal du grand protagoniste de l’histoire… On ne voit rien venir, et au fil des pages, on se trouve entrainé de plus en plus profondément dans une intrigue riche en combats, en rires et en émotions.
Attention cependant : ce n’est pas parce qu’il y a le mot « Circus » dans son titre que cette œuvre peut être lue par un public jeune : il y a des meurtres sanglants, des (légères) scènes de nudité ainsi que certains passages qui peuvent être choquants (le passage à tabac du jeune Masaru par son oncle) voire traumatisants (l’événement apocalyptique de la fin du second volume !)…
Après ces 4 premiers tomes, pesant au total plus d’un millier de pages, on en ressort totalement hypé par cette œuvre et l’on comprend désormais l’incroyable engouement suscité au Japon !
Très vite, on retrouvera donc avec passion les 4 tomes suivants : ils devraient nous arriver le 28 octobre 2022.
Pour en savoir (encore) + …
On vous renvoie sans détour et sans honte vers notre grosse news annonçant l’arrivée de cette Perfect Edition …