Raoul Cauvin démissionne !
02 avril 20148h du matin. Entrée du bureau Sandawe. Comme la veille, une très forte odeur de café flotte dans l'immeuble. Notre nouveau Directeur éditorial est déjà arrivé, dès potron-minet, comme la veille. Mais quelque chose cloche.
C'est quoi, toutes ces tasses de café empilées les unes sur les autres à côté du divan qui lui sert de bureau?.
Et toutes ces feuilles de papier noires d'annotations étalées autour de lui?
Pourquoi Raoul Cauvin est-il écroulé dans son divan de fortune, blafard comme une feuille de papier Canson gris pastel, les yeux rouges de sommeil... ou de folie?
Nous comprenons instantanément. Le nouveau Directeur éditorial ne vient pas d'arriver. Il a passé toute la nuit à analyser les projets en ligne, la soixantaine de dossiers soumis à Sandawe et qui sont encore en attente de réponse (authentique!)...
En nous apercevant, le scénariste se met à crier "Plus jamais... Plus jamais... Il faut être fou pour être éditeur !".
En tremblant nerveusement, il empoigne un stylo indélébile et, dans un dernier sursaut d'énergie, il grave "Je démissionne !" sur une feuille de papier. Euh, non. Pas tout à fait sur une feuille de papier. Dans l'énervement, il vient de graver ces mots définitifs sur l'écran de la tablette graphique haut de gamme toute neuve que nous lui avions offerte comme cadeau de bienvenue.
Puis il s'écroule dans son divan et sombre dans le com... euh, dans un sommeil profond.
Nous devons donc malheureusement annoncer aux auteurs qui avaient commencé à retravailler leur œuvre en suivant ses conseils qu'ils doivent revenir à leur première version : "Toxic Boy" ne sera pas une BD gros-nez en couleurs; "Lance Crow Dog" ne deviendra pas une série western humoristique; et "Dessous la montagne des morts" ne se transformera pas en série "tout public" rondouillarde. Nous sommes convaincus que vous le regrettez tous. Mais ce sont les aléas d'une maison d'édition. Et nous tenions à vous en faire partager les coulisses, en toute honnêteté.
Le psychiatre et des infirmiers musclés ont promis d'arriver vite avec la camisole de force.
L'équipe de Sandawe