Edito : Les bas-fonds de Soda
Initialement, cet édito n’aurait pas dû être… Il était prévu lors de la réception du nouveau « Soda » que ces lignes servent d’introduction à la chronique.
Et puis, on a lu l’histoire du « Pasteur sanglant » et l’on s’est dit qu’on ne pouvait décemment pas mélanger le bon grain avec l’ivraie…
Ce nouveau Soda est un fameux « Coup de Cœur » ; la politique éditoriale gravitant autour est un fameux « Coup de Gueule ».
Bonne lecture de cet édito ET de sa chronique !
Milan Morales
On va commencer par ce qui nous fâche au plus haut point, en formulant une question simple : « Où est passé le dernier tome de Soda (Résurrection), celui imaginé par Philippe Tome et dessiné par Dan !?! » Effacé, on n’en parle plus nulle part…
On peut admettre que le propos de cet album était limite tendancieux (l’auteur pose des questions laissant penser qu’il adhère aux théories complotistes liées au 11 septembre), mais en 2014, lors de sa sortie, l’éditeur avait laissé faire Philippe Tome (un supplément sur ses théories était même présenté en fin de volume !)
Et donc, on découvre aujourd’hui, à la sortie de ce nouveau Soda que ce tome 13 a été littéralement effacé de la série :
- L’encart pub fait l’apologie des 12 premiers tomes, oubliant donc « Résurrection » ;
- Mais surtout sur la page introductive des auteurs, on retrouve les 10 tomes faits par Tome & Gazzoti, les 2 tomes de Tome & Warnant… mais nulle mention de celui fait par Tome & Dan !
Alors qu’on attendait la suite de ce diptyque depuis 2014 (on vous rappelle que Dan a réalisé déjà depuis des années les 31 pages scénarisées par Tome avant qu’il ne décède), voici que les éditions Dupuis réalisent un nouveau Soda by Gazzotti & Bocquet.
Au fil de nos rencontres avec les auteurs, on sait que Gazzotti était en froid avec ce tome, on sait qu’il a les droits sur la série (Dan était en remplacement sur ces 2 tomes), mais de là à ce que l’éditeur décide d’effacer totalement des tablettes une BD…
Mais pire encore que ce qui peut paraitre comme étant du « nettoyage par le vide », c’est le silence sur cette affaire qui dégage une odeur fétide : aucune com’, aucune explication… Le summum à nos yeux est que ce nouveau Soda n’est pas numéroté, comme s’il était un hors-série, un tome fait pour Gazzotti qui voulait revenir au New-York des années ’90.
On devine bien que cet « oubli » de numérotation sera réparé lors de la prochaine réédition : « Le pasteur Sanglant » portera alors fièrement le n° 13 (anciennement donc porté par celui de Tome & Dan) et que ce dernier passera en hors-série…. Quant à sa suite, on l’oubliera encore durant de nombreuses années jusqu’à ce que sorte un Soda inachevé, à la manière de l’Alph-Art de Tintin (pour les 10ans de la disparition de Philippe Tome ?)
Les éditions Dupuis font partie des éditeurs historiques que l’on adore le plus, mais j’aimerais à titre personnel leur rappeler un concept de base du Managment : « Il y a bien pire qu’une mauvaise décision assumée : l’absence de décision ! ».
En attendant, si l’éditeur voulait apporter son point de vue sur cette épineuse affaire, on publiera évidemment dans l’intégralité sa réponse !
Notre chronique "Coup de Coeur": https://www.generationbd.com/bd/7417-chronique-bd-soda-0.html

Maryse DUBUC, scénariste des Nombrils est née à Sherbrooke (Québec) le 21 octobre 1977.
Après avoir étudié en Lettres françaises, elle publie divers ouvrages catégorisés « Jeunesse » chez Bayard, Vent d’Ouest,…
En 2006, elle lance avec son compagnon DELAF la série « Les nombrils ».
Pour cette série, elle a reçu le Prix du meilleur scénariste décerné lors de la 6e édition des « Joe Shuster Awards » organisé à Toronto en juin 2010.
Pour en savoir plus sur DELAF, rendez-vous dans cette rubrique, le 09 octobre prochain (c’est dans longtemps, je sais!)

Le Journal de Mickey a débuté en France sous l'impulsion de Paul Winkler, fondateur de l'agence Opera Mundi, détentrice des droits des bandes dessinées Disney en France, ainsi que d'autres comics américains. Il est destiné aux enfants de 7 à 13 ans. La première édition est datée du 21 octobre 1934.
Le magazine révolutionne la presse jeunesse française et permet l'arrivée des productions de comics américains en France en plus grand nombre, plusieurs magazines similaires sont ainsi lancés dans les années suivantes. Cette période se voit même nommée "l'Âge d'Or de la Bande dessinée" .