Panique à Detroit
Scénariste : Antoine Ozanam
Dessinateur : Joel Jurion
Coloriste : GUILLÉ YOANN
Editeur: Le Lombard
On se souvient tous avec une précision étonnante de l'instant qui a précédé un grand bouleversement dans nos vies. L'instant où tout a basculé. Pour Ange, « l'impact » qui détruisit la moitié de Detroit est lié à jamais à sa rencontre avec l'Archiviste, cet inconnu qui semble pourtant tout connaître de l'univers des Dizhis.
Mon avis:
Presque 9 mois que l’on attendait ce nouveau tome. Je n'avais dès lors qu’une envie, relire toute l’histoire depuis le début! Ce fût chose faite, immédiatement après avoir eu ce numéro 9 en mains.
Bon ok, une envie mais aussi un besoin: me remettre en place le récit et sa trame tellement dense et pleine d’actions! Cette BD est survoltée!
Klaw, pour moi, ça a d’abord été un coup de coeur graphique. Cette couverture du tome 1! Ce blanc si bien utilisé et cette composition dynamique, appuyée par un vernis repéré du meilleur goût. Ok, ils m’avaient eu sans même avoir lu une seule page!
Ils? C’est Ozanam et Jurion. Le premier a, par le passé, montré son génie narratif qui ne fait pas défaut ici, une fois de plus. Si des zones d’ombres s’éclaircissent enfin, histoire d’apaiser un peu notre soif de savoir, l’intrigue ne se fait pas moins dense pour autant, tellement ce récit est élaboré!
Joël Jurion quant à lui nous gratifie d’une double page magistrale et explosive, qui nous coupe le souffle en nous laissant là, avec toutes nos interrogations. Ce graphisme est appuyé par une couleur signée Yoann Guillé qui réalise là un travail tout aussi impressionnant. Cette BD oscille vraiment entre Comic’s et manga. Mais il est vrai que le format BD lui convient bien.
Une des particularité de la narration dans Klaw est cette habilité à faire des bons dans le temps, sans jamais prévenir ni vraiment situer cette action. Le livre démarre comme cela d’ailleurs, avec cette impression d’avoir raté un épisode, quitte à retourner voir la fin du tome 8. Il n’en est rien cependant, Ozanam jongle avec cela de façon remarquable, d’autant plus que le jeu des Dizhis ne s’arrête jamais. Je n’ose imaginer le plan complexe qui doit orner le mur de son bureau afin de garder une maitrise sur l’intrigue.
Ce neuvième épisode laisse une grande place au fameux archiviste dont on ne sait rien ou presque. Et il arrive alors qu’Ange soit au plus bas, plus affaibli et seul que jamais. Parallèlement, Shaaz continue a développer son plan obscur, déstabilisant au passage pas mal de Dizhis tandis que Katia et Ewa continuent leur planque au milieu du désert. Paula lutte avec ses démons et Lisa et les autres prisonniers ne sont pas en meilleures postures. Mais l’homme a surveiller est sans nul doute Neil, qui semble ne plus pouvoir arrêter sa soif de pouvoir. Jusqu’où cela va-t-il le conduire?
Une chose est sûre, c’est à Détroit que cela se passe, le tome 8 nous y a longuement préparé!
Vous l’aurez compris, ce n’est pas encore maintenant que vous posséderez toutes les clés des multitudes énigmes qu’Ozanam a dispersé tout au long de son récit. Ce n’est pas encore maintenant non plus que vous pourrez reprendre votre souffle, ni même lire cette BD d’un oeil distrait. Du tome 1 au tome 9, ce scénario est tout simplement incroyable! C’est une bonne chose que l’on puisse maintenant et ce depuis quelques tomes, voir un résumé des différents Dizhis et de leurs hôtes. Personnellement je l’utilise beaucoup!
Non je ne suis certainement pas objectif en vous disant que j’aime beaucoup cette BD, dans son ensemble. Je ne le suis tellement pas que je ne peux que vous conseiller une chose: vous plonger dans cette aventure et en juger par vous même! Vous serez certainement très vite pris au piège des griffes du tigre… Mais attention, pas la peine de commencer par ce 9ème épisode, vous seriez tout simplement déposé au bord du chemin, tellement cette route est sinueuse.
( PS: mais Klaw, ça veut dire quoi?!? Remplacez le « k » par un « c » et vous y verrez tout de suite plus clair, dans la langue de Shakespear tout du moins… )