Inferno (N&B)
Dessinateur : Béatrice Tillier
Scénariste : Jean Dufaux
Coloriste : Béatrice Tillier
Editeur: Dargaud
L’histoire en quelques lignes (selon l’éditeur)…
En effet, elles sont convaincues que c'est Vivien, le bâtard du roi, l'être choisi par l'Inferno Flamina, qui doit monter sur le trône.
Ce qu’on en a pensé…
Ce 3ème cycle, dont le 1er tome avait posé les bases en 2015, est toujours dû à Jean Dufaux pour le scénario et à Béatrice Tillier pour le travail graphique.
J’avais été fortement étonné puis impressionné par la qualité des planches de ce 1er opus, tant j’étais assez imperméable aux réalisations précédentes de cette artiste (absolument pas du tout inspiré par la série « Bois des Vierges », et peu attiré par « Fée & tendres automates »).
Un point qui m’avait particulièrement émerveillé à cette époque était les ambiances terriblement lumineuses qui se dégageaient des cases, dû à un travail en aquarelle directe de premier ordre !
L’auteure colorisait aussi ses personnages en dernier, afin de les mettre en évidence par rapport aux autres éléments de premier ou de second plan.
On avait alors parfois l’impression de se trouver face à différents tableaux de peinture, dégageant beaucoup de subtilités et de rêveries…
Vous l’aurez compris : j’attendais donc avec grande impatience ce second volume, notamment pour ce point-là (sortie annoncée pour le 11 Janvier).
Néanmoins, j’avais envie de découvrir le travail « nu » de cette dessinatrice, en lui enlevant justement cette « magie colorée »…
Sans ses « artifices », sans le travail méticuleux d’un artisan, un joyau peut n’avoir aucun éclat… Quid donc pour cette bande dessinée ?
Disons-le tout de go : c’est une réussite ! Ceux qui pensaient que la dessinatrice pouvait masquer les défauts de ses traits avec un très joli maquillage en sont pour leurs frais !
Je ne suis pas un ultra-fan des éditions Noir & Blanc à tirage limité, pressentant toujours une basse et mercantile opération commerciale d’un noir éditeur…
Point n’est le cas ici : cet album dénué permet de se rendre compte pourquoi il a fallu attendre 3 années pour ce tome : la folie intégrale dans les détails des personnages, mais aussi dans les fonds… Tout y est détaillé, jusqu’aux fines lézardes dans les murailles, jusqu’aux pierres précieuses sur la tiare de la Reine… On peut alors craindre un alourdissement exagéré des cases mais … non !?!
Dans les œuvres magistrales récentes, je n’ai retrouvé cette précision, cette méticulosité que chez un seul auteur : Bruno Maïorana (Garulfo, D.).
Dame Tillier, je suis esbaudi, envouté par votre œuvre !
Un dernier détail (mais c’est en soignant les détails que l’on atteint la perfection) : en observant ces planches, on se rend aussi compte que le travail sur la lumière (rappelez-vous : l’aquarelle directe !) est prévu dès l’encrage : certaines zones des décors sont fortement éclaircies, là où un rayon de lumière devra poindre, voire certains personnages à peine ancrés, révélant ainsi qu’ils seront timbés d’une douce lumière surnaturelle…
L’éditeur Dargaud a tenu à proposer un ouvrage de qualité Premium tout en restant dans un budget serré : 19,90€. Il est imprimé à 3000 exemplaires, sur du papier Munken Print de 115 grammes.
Vous ne trouverez pas mention dans cette chronique du scénario de ce tome, qui sera décortiqué lors de la sortie « tout public » de ce 2ème volume. Sachez cependant qu’il est réellement à la hauteur du dessin !
Ce tome 2 du 3ème cycle des Complaintes des Landes perdues, en sa version Noir & Blanc sera donc mon premier « Coup de Cœur » de l’année 2019 !
Pour en savoir (encore) +…
En suivant ce lien, vous arriverez sur la page spéciale « Complainte » mise en place par l’éditeur.