Sorcières - Regina Obscura
Scénario : Jean Dufaux
Dessin & mise en lumière: : Béatrice Tillier
Editeur: Dargaud
L’histoire de ce 3ème tome, en quelques lignes…
Le sombre « Tête Noire » étend son emprise sur le royaume et rompt les enchainements établis lors de sa première mort par les Sorcières rassemblées sous l’autorité de Sanctus. Le voici plus fort, plus fourbe que jamais ! Seule la Reine Jamaniel semble être encore maitresse de ses agissements. Mais Tête Noire est un démon et parole donnée par lui n’est jamais totale garantie !
Le fils de la Reine, Elgar des Marches, a survécu à sa terrible défaite en Algurie, mais y a perdu un bras. Cependant, grâce à la Science et à la Magie, le médecin de la cour lui a greffé un bras mécanique. Une fois sa plaie fermée, il rêve de retrouver sa place légitime sur le trône, en évinçant le nouveau champion de la Reine… Tête noire !
Ce qu’on en a pensé…
Dans notre précédente chronique (Janvier 2019 !), presque l’entièreté de notre écrit était centré sur l’incroyable travail de la dessinatrice Béatrice Tillier, en occultant totalement le scénario. Pour éviter les redites (car les planches sont toujours aussi magnifiques et leur mise en lumière par aquarelle directe toujours aussi folles), on va se centrer cette fois sur l’histoire contée par ce grand maitre qu’est Jean Dufaux ! Néanmoins, allez jeter un œil sur la mise en couleurs de la couverture réalisée par cette artiste, c’est ... hypnotique de voir son travail sur les ombres et les lumières !
Une fois encore, le scénariste a trouvé le moyen de remettre la terrible prophétie de la série au centre de son récit :
La sorcière Sanctus, invoquant le démon Cryptos :
- « Comment réunir nos force pour supprimer la Tête Noire qui parcourt à nouveau le royaume ? »
- « C’est chercher là un rude adversaire, même pour celles qui se regroupent autour de l’Inferno Flamina. (…) Seule une sorcière d’une race nouvelle, issue de son sang, pour le perdre. Une enfant pure qui croit que l’Amour est au cœur du Mal… alors que c’est le contraire.. ; le Mal est au cœur de l’Amour » !
Tout est dit dans cet échange et le lecteur connaissant déjà la saga y retrouve l’essence même de la Complainte.
Et puis on s’est fait cueillir par les retournements de son récit ; on n’a rien vu venir, tel une simple feuille morte emportée avec ces sœurs par un souffle mystique, nous n’avons pu que suivre le fil de son histoire, que l’on pensait pourtant avoir pu cartographier depuis des lustres ! Du très grand Art, déployé sur la seconde partie de cet avant-dernier tome…
On se plait régulièrement (et souvent à raison) que les éditeurs (voire les auteurs !) veuillent rallonger des séries dans un but purement commercial. C’est tout l’inverse avec cette Saga : les 3 cycles additionnels apportent chacun une nouvelle vision à la Complainte générale, étoffant encore son Lore.
Notre souhait ? Une adaptation en série, avec évidemment un budget à la hauteur ! HBO ou Prime auraient un pouvoir de diffusion exponentiel pour cette œuvre…
Gros gros coup de cœur donc (tout comme son tome précédent).
Le dernier volume intitulé « Vers l’Eruin Dulea », est attendu (pour l’heure) en Octobre 2025. D’ici cette conclusion, Teng & Dufaux nous auront sorti le 3ème tome du cycle des Sudenne : « La folie Seamus ». Il ne restera alors plus qu'un tome conclusif pour que Jean Dufaux puisse refermer définitivement les cycles de la Complainte des Landes perdues!
Pour en savoir (encore) +…
En suivant ce lien, vous arriverez sur la page spéciale « Complainte » mise en place par l’éditeur.
Du thriller à l'aventure historique et au fantastique, Jean Dufaux, né en 1949, est l'auteur d'une œuvre foisonnante qui fait la part belle à des thèmes comme le pouvoir, la folie, la solitude ou les cicatrices du passé. Il compte à son actif de nombreuses séries essentielles, de Complainte des landes perdues à Murena, de Djinn à Rapaces et de Jessica Blandy à Giacomo C. Il a aussi écrit le scénario de deux Aventures de Blake et Mortimer, L'Onde Septimus et Le Cri du Moloch.
Béatrice Tillier est née en 1972. Elle a d'abord suivi des études littéraires avant d'intégrer une école d'arts graphiques. Après avoir réalisé des travaux d'illustrations, elle entre dans la bande dessinée en 1996 avec Fée et tendres automates avec Téhy au scénario, puis dessine Mon voisin le père Noël, écrit par Philippe Bonifay. En 2009, elle met en images le premier volet de la trilogie Le Bois des Vierges, d'après un scénario de Jean Dufaux. Elle est aujourd'hui une des seules autrices réalistes de bandes dessinées.