Le syndicat du crime
Dessinateur : Olivier Berlion
Scénariste : Olivier Berlion
Coloriste : Olivier Berlion
Editeur: Glenat
Avril 1931 : une jeune femme de nationalité polonaise débarque à New-York pour y rejoindre son oncle. On apprendra par la suite qu’elle fuit son pays car elle y a subit un avortement, ce qui est strictement interdit par la loi.
Pendant ce temps, la lutte fait rage entre les clans maffieux. Un certain Charlie Luciano a été mandaté par un chef maffieux don Salvatore Maranzano pour en tuer un autre : Joe Masseria. Si Maranzano va prendre le pouvoir, il n’en profitera pas longtemps, criblé e coups de couteaux. Charlie Luciano qui a tout manigancé va organiser une grande coopérative maffieuse, l’union sicilienne ou le syndicat du crime…
Loin de ces préoccupations, Agata bénéficie de l’accueil chaleureux de sa famille qui s’est établie à Chicago, elle loge chez un tenancier de café nommé James Czapski. Ce dernier travaillait pour Al Capone mais s’est rangé. Il va proposer à Agata de travailler pour lui comme serveuse et même de jouer du piano pour les clients. Agata va se lier avec l’enfant de son oncle, Pete. Ensemble, ils vont mettre de l’animation dans le café.
La famille d’Agata qui possède une cimenterie a le projet de participer à un appel d’offre pour construire une digue, affaire qui serait très lucrative. Ce qu’elle ignore, c’est que la cimenterie fait aussi partie des activités maffieuses et que ceux-ci vont tout faire pour intimider les polonais afin d’obtenir le marché. Mais ceux-ci ne se laissent pas faire et en représailles, une équipe maffieuse décide de kidnapper Agata et Pete...

Très bon début de récit pour ce tome 1 qui nous plonge dans l’ambiance américaine du début du siècle passé. L’intrigue est limpide, elle fait découvrir le monde des travailleurs polonais mais également la guerre des gangs maffieux. Même si cette guerre est sanglante, l’histoire a le mérite de ne pas s’y enfermer et de laisser la part belle à une histoire plus familiale et plus légère avec Agata. C’est lorsque ces deux mondes vont se rencontrer que les choses se gâteront.
Et comme si cela ne suffisait pas, Olivier Berlion démontre à nouveau qu’il cumule les qualités de scénariste à celles de dessinateur dans un registre plus adulte (après sa série Le Juge). Le dessin est particulièrement soigné. Les décors (dont beaucoup de contre-plongées) mais aussi les rues de New-York et les personnages, tout y relève d’un travail soigné. Glénat a eu la bonne idée d’ajouter un cahier graphique en fin d’album (pour la première édition) pour en savourer encore davantage la qualité.

Certains pourraient reprocher une vision peut-être trop conventionnelle du milieu maffieux mais à mon sens, le bilan est largement positif pour ce premier tome et on attend avec impatience de découvrir la suite du récit. Si l’auteur poursuit sur cette qualité, cela promet encore de bons moments de lecture !