BD Classic

Plus tard encore, suite à une action terroriste de survivants restés dans Bruxelles, une fuite partielle provoque un black-out beaucoup plus large et Blake fait appel à son ami Mortimer car l’armée a conçu un plan qui menace le monde.

Mon avis

Disons le tout de go, je suis un fan de la série mythique d’E.P. Jacobs. Je n’ai pourtant découvert la série que tardivement puisqu’on en était déjà aux Trois formules du professeur Sato dont le tome 1 est sorti en 1977 et constitue le dernier album dessiné par Jacobs qui décède dix ans plus tard en 1987. Mais j’ai directement accroché au scénario et au dessin de l’artiste. Et pourtant, la longueur des phylactères en rebute plus d’un et en tant que jeune lecteur, j’aurais pu aussi passer outre mais non, ce type de récit m’a d’emblée plu (de même que dans un autre registre les Timour de Sirius).

Si j’ai pris en route les aventures de Blake & Mortimer, j’ai par contre suivi directement les nouvelles sorties ayant suivi le décès du maître. A commencer par le second tome des formules Sato (dessiné par Bob De Moor, sur scénario et crayonnés de Jacobs), puis les récits concoctés par Van Hamme, Sente, Dufaux (scénario) et Ted Benoît, Juillard, Sterne, De Spiegeleer, Aubin, Schréder, Van Dongen et Berserik (dessin). Avec il faut bien l’admettre, des impressions de lecture assez inégales même si les ventes ont toujours été spectaculaires et auraient tant fait plaisir à Jacobs qui n’a pas connu un tel succès de son vivant…

C’est dire si j’attendais ce Blake & Mortimer repris par Schuiten (avec Van Dormael, Gunzig et Durieux). Tout comme Spirou, Lucky Luke, Bob et Bobette ou encore Valérian, c’est donc un album hommage à la série-mère, dessiné par un repreneur pour un one-shot qui donne sa vision (l’éditeur annonce que cet album hors-série devrait être le seul https://www.generationbd.com/10000-nouvelles-bd/5013-le-dernier-pharaon.html?Itemid=225 ). Certains s’en sont très bien sortis tel Bonhomme qui livre sa vision de Lucky Luke, ou encore Spirou par Bravo (qui par ailleurs poursuit donc l’aventure).

Mais pour cette reprise de Blake & Mortimer, je suis assez mitigé. Tandis que nombre de critiques encensent cet album, moi je l’ai trouvé pas si bon. Le dessin de Schuiten est fidèle à lui-même, celui que l’on adore (ou pas) dans les Cités Obscures, fait de nombreux traits et d’une précision presque maladive. Pour éviter peut-être l’écueil d’une comparaison trop forte avec la série mère au niveau du dessin, il a pris le parti de vieillir les deux héros, mais cela ne suffit pas pour que le charme opère. Il s’est pourtant amusé et s’est même « livré » en incluant son grand chien noir qui accompagne Mortimer…

Au niveau du scénario, de bonnes pistes également comme l’idée d’une cage de Faraday autour du palais de justice de Bruxelles, englué depuis trente ans (sic !) par un entrelacs d’échafaudages ; ou encore le fait d’inscrire l’histoire après la scène finale du Mystère de la Grande Pyramide où Mortimer et Blake ont perdu partiellement leurs souvenirs sous l’incantation du cheik Abdel Razek, Mortimer ne gardant qu’une bague au doigt qui sera utilisée dans cet album concocté par Jaco Van Dormael et Thomas Gunzig.

Tout comme les derniers albums de la série « originelle » parus, deux versions sont sorties : une version classique et une version format à l’Italienne. Personnellement j’ai lu cette seconde version qui permet d’admirer au mieux les traits du dessin de Schuiten magnifiés par la colorisation merveilleuse de Durieux, er imprimée sur un papier tout particulier. Il faut avouer que cet artiste a du talent à revendre ! (son site internet http://www.laurentdurieux.com/ )

Bref, l’album n’est certainement pas mauvais, mais pour moi ce n’est pas du Blake & Mortimer. Les amateurs de Schuiten apprécieront probablement, les fans de l’œuvre de Jacobs seront au mieux surpris, au pire déçus…

Pour se faire un petit avis : ici

Maroulf