BD Classic

C’est l’histoire d’un étudiant français en ingénierie informatique. Parce qu’il croit au potentiel de la Chine et qu’il a l’insouciance et la témérité de sa jeunesse, il décide de partir là-bas avec l’espoir de pouvoir faire affaire dans ce milieu économique en plein essor.. Pour cela, il lui faudra beaucoup de culot, mais surtout un  grand apprentissage de la culture chinoise, car ne pas perdre la face, c’est tout un art. Les débuts sont laborieux. Les tailles XXl sont les tailles d’un homme européen standard, la distance entre deux villes, ce n’est pas une heure, mais bien plusieurs heures de train,… Des petits détails comme l’échange respectif de cartes de visite (donnée avec les deux mains sinon ce n’est pas respectueux) fait partie d’un rituel qui crée progressivement du lien… Après quelques déconvenues, il va pouvoir bénéficier du soutien de Liyi qui deviendra davantage que sa collaboratrice et lancer un business qui se déroule plutôt bien…

Cette histoire est largement inspirée par l’expérience de du scénariste, Milad Nouri, qui a vécu une telle expérience en Chine. On voit que l’auteur maîtrise parfaitement le sujet de la culture chinoise (il donne même des conférences, paraît-il) et on pourrait dire que son récit est un véritable « marabout-flash » qui serait intitulé : Je réussis mon business en Chine. Il pourrait aussi faire l’objet d’un cours en anthropologie…

Le dessin très épuré et clair  de Tian-you Zheng n’est pas sans évoquer celui de Guy Delisle ou celui de Fabien Toulmé. Il permet d’aller au fond des choses sans détails inutiles ou esthétique particulière qui dévierait l’attention du lecteur. Ce côté ligne claire renforce la lisibilité du récit et permet de se concentrer sur l’essence principale de cette BD : une immersion dans une culture bien différente de la nôtre.

Le dépaysement culturel est bien présent à chaque page et on comprend mieux les principes parfois un peu rigides nécessaires à ne pas offenser son interlocuteur. Plutôt que d’apparaître comme rigides et contraignants, ces différences nous font plutôt sourire par leur caractère qui nous paraissent incongrus et ou bien éloignés de nos préoccupations, elles nous rappellent combien notre vision du monde peut-être subjective…

Nul doute que les Chinois prendraient un certain plaisir à découvrir les manières de faires des Européens, une idée de futur scénario pour Milad Nouri !