Freaks' Squeele Kim Traüma: Silicon Carne
Dessinateur : Florent Maudoux
Scénariste : Florent Maudoux
Dessinateur : Rebecca Morse
Scénariste : Rebecca Morse
Editeur: Ankama
Résumé :
À grands pouvoirs... grands effets secondaires !
Les super-héros peuvent eux aussi attraper un rhume ou avoir un coup de mou au moral, malheureusement les symptômes de leurs maladies sont aussi épiques que dangereux. Il existe un endroit spécialement dédié aux cas les plus désespérés : le Traüma Center. Telle un docteur House au féminin, Kim mène son équipe à la baguette pour enquêter, comprendre et dispenser des thérapies de choc adaptées aux étudiants de la légendaire FEAH, l'université des super-vilains.
Dans la première histoire « Patiente zéro », écrite et dessinée par Florent Maudoux. On découvre Vegetalyn, petite dernière d’une lignée de guerriers surpuissants ! Elle doit reprendre le flambeau et se montrer digne sans pouvoir explorer ses propres talents. Mais en a-t-elle seulement un ? L’histoire traite du poids du regard des autres via les réseaux sociaux et des héritages ou traditions familiales.
L’auteur fait encore la part belle aux références de mangas classiques. Ici, on pense, bien entendu, à Dragon Ball avec Vegeta et les Super Saiyan (ou super guerriers pour les non-connaisseurs…). Il y a des allusions à Dorohedoro (seinen trash connu par les plus érudits d’entre nous) avec l’un des costumes utilisés par Valkyrie. J’adore le personnage de Castor et Pollux. L’un doux et élégant proposant des thérapies classiques et l’autre, caricature d’être humain accroché à son frère par le crâne, toujours super énervé créant des électrochocs psychologiques au patient en les mettant à bout. Le concept est génial !
Le moment où Kim, soigneuse/tatoueuse, considère le tatouage comme une douleur de « l’instant présent » et qu’il faut la survivre, l’accepter… m’a fait réfléchir. En somme, le tatouage nous fait affronter notre douleur et en devient une vraie thérapie.
Dans la préface, la psychologue clinicienne spécialisée en adolescence, Marion Haza explique que le thème du super-héros est tout particulièrement pertinent pour penser l'adolescence. En effet, le passage à l'âge adulte demande à l'adolescent de devenir le héros de sa propre vie. Ici, Vegan va devoir apprendre à quitter la protection de son foyer et des siens et apprendre à se transformer seule pour ne plus dépendre d'eux.
Il y a beaucoup de sens cachés dans cette histoire. J'ai vraiment apprécié!
Dans la seconde histoire « Silicone carnée », co-écrite et dessinée par Rebecca Morse (décors et couleurs toujours par le talentueux Florent). Gunther, bien-aimée du vampire Alucrade et muse squelettique n’ayant pas un morceau de peau sur les os, rêve d’avoir enfin des formes… Ici, on s’attarde sur le diktat de la beauté. De nouveau des allusions à d’autres œuvres sont bien présentes, telles que Mutafukaz, Musclor, La Cité de la Peur, Breaking Bad ou encore La Reine des Neiges. Juste complètement déjanté ! On adore !
Encore une fois, dans la préface, la psychologue Marion Haza explique qu'il s'agit ici de la question des formes et de l'apparence renvoyée qui est fondamentale pour le psychisme du sujet adolescent. D'une part, pour s'aimer soi-même, d'autres part, pour être aimé des autres. Elle concerne aussi les pulsions sexuelles qui apparraissent à cet âge...
Dans le dossier de presse, Rebecca Morse explique qu'elle a envie de faire des trucs profondéments bienveillants et bousculeurs de stéréotypes toxiques. Elle aimerait créer des oeuvres de fiction qui auraient un impact fulgurant sur le développement de l'ado. C'est chose faite!
C’est un très bel ouvrage, comme d’habitude. Une couverture soignée avec un titre en relief. Il y a même un petit cadeau à la fin du tome. Une planche de stickers ! Youhou ! Les dessins de Florent Maudoux sont toujours superbes. On peut apprécier d’extraordinaires illustrations reprenant Chance, Kim, Valkyrie et Xiang Mao en premières et dernières pages. Quel travail splendide ! Dans sa partie, Rebecca Morse reprend le style avec brio, en y ajoutant quand même un trait plus BD, moins rond, moins manga…
Cependant, une chose change avec les autres séries Freaks’. L’ambiance tendre, chaude et intimiste donnée par l’impression sur du papier d’habitude grainé, est moins présente dans cette édition. Imprimée sur papier lisse pour une fois, les couleurs toujours aussi belles, donnent un autre effet plus Comic’s. Nous ne retrouvons pas ce velouté aquarelle dans le dessin. Pour ma part, je préfère le papier texturé…
En somme, cet ouvrage que vous pourrez acheter pour 15,90€ en vaut bien plus ! C’est encore une fois, du grand art et du contenu de qualité, tant pour le dessin que pour le scénario.
Allez zou ! Filez vite vous l’acheter, il vient de sortir !
Pour lire un extrait de la BD tu peux aller sur le site d'Ankama shop en cliquant ici ! :
Et voilà un super Trailer: https://www.youtube.com/watch?v=f76A1yY-6aE
Pour en savoir plus !
Pour les 15 ans d’Ankama éditions, ils proposent 10 ouvrages en édition spéciale (couverture exclusive, bonus inédits). C’est l’occasion d’acheter le premier tome de Freaks’ Squeele qui se trouve dans la liste !
Voici un résumé de cette super série :
Dans une société de l’image où tout un chacun souhaite avoir son quart d’heure de gloire, deux frêles jeunes femmes (Chance et Xiang Mao) et un homme-loup timide (Ombre) intègrent une université de super-héros. Ensemble, ils vont faire face à la concurrence acharnée des autres élèves, surmonter les épreuves sadiques des professeurs et affronter les médias en quête de scandales. Mais à force d’être habillés en noir et devoir préparer des devoirs sur la domination du monde, ils finissent par se douter qu’en réalité, ce sont des super-vilains et non des gentils qui sortent de cette école (la F.E.A.H). Nos trois héros en herbe se laisseront-ils mener par le bout du nez par un directeur peu scrupuleux ou prendront-ils leur destin en main afin de se faire une petite place au soleil ?
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Petit retour sur la biographie de Florent Maudoux : Né en 1979 et formé au dessin à l’école des Gobelins, ses influences se situent entre mangas, art classique italien ou illustrateurs anglais de XIXe siècle. Et c’est juste splendide ! Il développe l’art de la mise en scène, son sens du détail et sa palette de couleurs grâce à son expérience dans l’univers du jeu vidéo (Eden Games) et dans l’illustration (Rackham). Depuis 2008, il travaille au service de la BD avec Doggybags (cliquez sur le nom pour voir les chroniques), Freaks’ Squeele et Midnight Tales au Label 619.
Petit retour sur la biographie de Rebecca Morse : Dessinatrice BD d’origines anglo-irlandaises. Diplômée de l’École Émile Cohl en 2008. Elle a illustré le roman graphique Yessika Voyance (Drugstore) et la série jeunesse Alyssa (Soleil) en plus d’avoir travaillé sur diverses collaborations, du dessin de presse, du story-board publicitaire et de la colorisation BD. En 2015 elle dessine trois courtes BD historiques pour le mensuel les Rues de Lyon. En 2018, elle travaillera pour la première fois au Label 619 sur Midnight Tales. Puis en 2019, elle publie le premier tome de Dragon & Poisons aux éditions Drakoo.