Donnadion le béat
Dessinateur : Adrien Floch Stefano Vergani
Coloristes : Claude Guth Stefano Vergani & Gloria Vezzaro
Scénariste : Christophe Arleston
Editeur: Soleil
L’histoire en quelques mots…
Sangre a assisté au meurtre de ses parents alors qu’elle était encore une toute jeune fille. Cet événement tragique la traumatisera à vie (elle devint bègue du jour au lendemain) et sera par chance recueillie au Magistère d’Elm. Mais les années qui s’en suivirent n’occultèrent pas ce cauchemar : Sangre devenue adulte se lança alors sur la piste des 7 leaders du gang des écumeurs qui brisèrent son enfance et sa famille !
Après s’être occupée des 3 premiers, elle s’attaque cette fois à celui qui est vénéré comme un véritable Saint dans la cité de Thériasme, Donnadion.
Comment celui qui fut l’un des terribles écumeurs est-il devenu un ermite prêchant la non-violence ?
Ce qu’on en a pensé…
On ne va pas attendre le 3ème paragraphe de cette chronique pour vous le dire : en refermant ce volume, on a été fortement décu….
Sangre fut l’une des séries d’héroïc-fantasy récentes qui nous avait le plus hypé ; les 3 premiers volumes s’étaient révélés très intéressants, mais ce dernier se faisait attendre, sans que l’on ne sache vraiment pourquoi.
Ce n’est que lors de sa sortie que l’on compris pourquoi : changement de dessinateur ( !). Adieu Adrien Floch, place à l’italien Stefano Vergani (Lost Shelter). Le changement graphique s’avère brutal, tant les styles des 2 dessinateurs diffèrent…. Le pire est sans doute que l’on ne reconnait pas (ou presque) notre héroïne et son chien !?!
Ne vous imaginez pas non plus que l’éditeur nous a donné une quelconque explication : rien, nada… La pilule fut amère lorsque Floch abandonna « Shloka », mais ici elle passe encore plus difficilement tant les traits, les ambiances, la mise en page sont différentes, voir déroutantes…
La quête de Sangre est un mélange de vengeance, d’introspection et de réflexions sur la nature humaine. Chaque histoire indépendante nous plonge dans une nouvelle aventure, mettant en lumière les zones d'ombre et de lumière de chaque protagoniste. Ainsi, Sangre porte la marque du Démon, qui s’étend petit-à-petit sur son corps au rythme des violences que cette vengeance apporte.
D’autre part, ce 3ème écumeur semble avoir totalement fait un trait sur son passé de tueur et êre en quête de rédemption en vivant une vie de reclus, démuni, pour méditer et expier.
Et si ce chemin était celui que devait emprunter aussi Sangre ?
Toute l’intrigue de cette histoire tient en un paragraphe et son dénouement n’est vraiment pas à la hauteur des précédents tomes…. Tout est réglé en 3 planches, avec une candeur « Bisounours » et une naïveté assez consternante pour une œuvre du grand maitre Arleston !?!
Quand une série d’un tel niveau, avec de telles promesses, déçoit, la chute est rude…
Espérons donc que le prochain tome permettra à Arleston de reprendre en mains la fabuleuse destinée de son héroïne avec son Ogre « mangeur de cœur » et pourvoyeur d’esclaves.
Milan Morales