Série: Troubles fêtes
Auteurs: Loisel (dessin) et Rose Le Guirec (texte)
Editeur BD: Les Humanoides Associés
Une chronique BD: Génération BD
Pas une seule histoire, mais plutôt trois petits récits.
Si vous avez avez aimé La quête de l’oiseau du temps, Peter pan ou, plus récemment, Magasin général, et que vous voulez vous offrir le dernier Loisel, n’hésitez pas à jeter discrètement un œil à l’intérieur pour être certain de faire le bon choix. Et si vous avez poussé la porte de votre libraire préféré pour acheter le prochain cadeau de Noël ou d’anniversaire de votre enfant, neveu ou filleul, on ne peut que vous suggérer d’y jeter les deux yeux et de le feuilleter quelque peu, fût-ce rapidement.
C’est que le contenu de cet ouvrage, sorti en 1989 et tout juste réédité, pourrait, en effet, déconcerter le plus mordu des fans de Loisel. Les textes (de Rose Le Guirec) sont parfois très, très crus et les dessins encore plus! Certes les auteurs y vont crescendo (le premier récit est tout juste polisson, le deuxième déjà beaucoup plus chaud, quant au dernier alors…), mais on est tout de même guère habitué (à moins d’être un aficionados de ce genre un peu particulier) à ce type de plongée en fêtes et eaux troubles.
Des dessins à faire (presque,… il faut pas pousser, dans « Borgia » il y va fort aussi) rougir Manara (dont les coquines héroïnes sont plus sexy mais plus sages, si, si !) et Serpieri (on retrouve ici les fesses et autres formes charnues et pulpeuses à souhait de sa jolie Druuna), considérés par d’aucuns comme les maîtres de l’érotisme.
Beaucoup d’auteurs classiques (on pense à Dany, Gibrat ou encore Cuvelier) ont fait un petit détour par le genre dit érotique. On ne s’est donc pas évanoui en parcourant cet album. Mais, même les moins prudes devraient tout de même être surpris. C’est que les dernières planches, aux textes et dessins plus explicites encore, ne laissent vraiment plus de place à l’imagination, clef de voûte pourtant d’un bon récit érotique.
Loisel, à l’évidence, a voulu se faire plaisir. Très bien. Il en donne aussi (du plaisir) à ses héroïnes. Mais de là à en donner aux lecteurs, pas sûr… Certains passages (notamment du dernier récit qui nous embarque, en gondole, en plein carnaval de Venise), basculent vraiment dans un registre pornographique qui peut donner le haut-le-cœur, voire la nausée quand, par exemple, son héroïne enceinte s’abandonne aux mains (et à un autre membre, lequel? suspense…) de divers amants plus excités les uns que les autres dans cette fête païenne qui ne serait rien d’autre qu’une banale partouze si on retirait masques et déguisements.
A réserver, donc, aux lecteurs (très) avertis…
Vds