Blue Flag
Dessinateur : Kaito
Editeur: Kurokawa
Résumé :
Tôma a une discussion à cœur ouvert avec Futaba pour la première fois depuis l'incident. De son côté, pris entre deux feux, Taichi se sent tiraillé, et submergé par la situation, il met de la distance entre Tôma et lui.
Tôma finit par ne plus se montrer au lycée... Que vont décider Taichi et Futaba ? Quels choix vont-ils faire ? Quel avenir les attend ?
Avis :
Rendez-vous un prochain jour.
Au détour de choix.
Qui dessineront notre avenir.
C’est ce qu’écrit l’auteur, Kaito, sur l’intérieur de la jaquette lorsqu’on ouvre ce tome.
Le dernier de cette magnifique série… Je sens mon cœur se serrer avant de lire la fin qu’il a choisi pour les personnages que nous suivons depuis le début : Tôma, Taichi, Futaba mais aussi leurs amis…
Tôma revient au lycée… Sa vie reprend comme avant, malgré les évènements qui se sont passés. N’ayant pas encore eu de discussion avec Futaba, cette dernière va le trouver pour mettre les choses au point.
L’auteur nous montre de nouveau une conversation réelle et tendre entre deux amis ayant des points de vue différents, toujours dans le respect et dans l’écoute de l’autre.
Taichi revient au lycée après avoir été malade…. Il retrouve un Tôma qui n’a pas changé, comme si rien ne s’était passé. Il l’évite et s’est lui qui se prend toutes les remarques désagréables, comme s’il était devenu le méchant de l’histoire. Sans doute par manque de popularité.
Masumi va lui faire comprendre qu’il devra faire des choix, même s’il préfère les éviter. Des choix auxquels il réfléchira sincèrement et qu’il avouera sans détour à son ami d’enfance.
La vie est une succession de choix…
Qu’ils soient bons ou mauvais, on n’en sait rien, il faut juste réfléchir et les faire, au moment où nous en avons besoin en espérant que cela mènera au bonheur. On peut se tromper et blesser certaines personnes, c’est ainsi… Après, il faut apprendre de ses erreurs et faire de nouveaux choix en espérant qu’ils soient meilleurs.
Mais, il est important de choisir pour soi, et non pour se conformer à la vision des autres ou de la société…
L’œuvre se recentre sur les trois personnages principaux pour ce dernier opus. On oublie les amis qui se trouvent autour d’eux pour se focaliser sur leurs choix en tant que triangle amoureux.
À la fin du manga, dans une petite BD où il se dessine en tant que « tapir », Kaito explique le pourquoi du choix de création de cette œuvre. Ne sachant pas qu’elle nouvelle histoire créer et son éditeur jouant à un jeu sur un triangle amoureux, il a imaginé un scénario sur ce thème…. Il a remis les premiers chapitres à son éditeur en cachant le fait que Tôma était amoureux de Taichi. Il avait envie de parler d’amour, mais surtout de personnages qui se débattent avec leurs propres valeurs, ne prêtant pas vraiment d’importance à qui aimait qui…. Finalement, il a eu le feu vert de son éditeur si Tôma tombait amoureux de Taichi. Comme quoi !
Kaito raconte qu’il a écrit ce manga en suivant une ligne de conduite qui lui tenait à cœur : décrire l’humain (des gens avec des vraies vies), ne rien faire de spécial (décrire des évènements quotidiens en se focalisant sur les sentiments des personnages), et pour finir, que les personnages aient de réelles conversations.
Tout ça pour nous faire prendre conscience que, chaque personne voit le monde à sa manière.
Il n’y avait pas de fin attendue pour ce manga, chacun aurait voulu si ou ça. L’auteur va jouer jusqu’au bout la carte de l’incertitude…
Finalement, je pense qu’il a trouvé la fin qui résume le mieux son œuvre… Toujours pleine de douceur et de poésie. Racontée parfois sans aucun mot et tellement bien imagée. Mélancolique avec un côté douloureux parfois mais qui donne toujours de l’espoir de l’autre…
J’ai aimé voir où les choix des personnages les avaient menés dans leur vie de jeunes adultes… J’aurais aimé que cette œuvre continue tellement elle a du sens. Mais se terminer ainsi en fait un réel chef d’œuvre et c’est peut-être mieux.
J’espère réellement que cet auteur reviendra vite avec une nouvelle pépite à nous offrir !
Je terminerai cette chronique par ses derniers mots :
« Que le monde qui se reflète dans vos yeux soit rempli de bonheur… »