Bucket List Of The Dead
Dessinateur : Kôtarô Kataka
Scénariste : Haro Asô
Editeur: Kana
Résumé :
Cela fait trois ans qu’Akira Tendô, 24 ans, travaille comme un forcené pour une société esclavagiste. Il est en total burn out mais n’est même plus assez lucide pour s’en apercevoir… jusqu’au jour où son quotidien bascule : les zombies ont pris le contrôle de Tokyo ?!
Pour le jeune homme, c’est la délivrance : rien de mieux qu’une bonne épidémie zombie pour enfin profiter joyeusement de chaque jour qui passe !
Désormais, Akira va pouvoir croquer la vie à pleine dents ! Pour ce faire, il décide de dresser une liste des 100 choses qu’il voudrait absolument faire avant de devenir un zombie !
Akira parviendra-t-il à rayer toutes les lignes de sa liste avant de mourir ?
Avis :
Bucket List Of The Dead est une nouvelle série parue chez Kana éditions.
Ce manga complètement délirant est signé Haro Asô au scénario (déjà connu pour Alice in Borderland) et Kôtarô Takata au dessin (connu pour Moi, Sherlock paru chez Soleil manga).
Prépublié sous le nom original Zombie 100 - Zombie ni Naru Made ni Shitai 100 no Koto depuis 2018 dans le magazine Sunday GX de Shôgakukan, ce manga compte déjà 8 volumes et la série est toujours en cours.
Le premier tome est sorti chez nous dans la collection Big Kana en mai dernier. Et pour faire ça dans les règles de l’art, nous recevions également un chouette bloc note « 100 Bucket list of the dead » avec ce premier volume.
Dans ce dernier, on retrouve diverses choses intéressantes : la présentation des deux auteurs du manga ; l’explication du terme de Karôshi (ou burn-out chez nous) utilisé au Japon depuis les années 80 pour désigner, encore plus que l’épuisement physique, la mort par excès de travail ; les descriptions des personnages principaux et bien sûr, la liste des choses à faire avant de devenir zombie ! De quoi nous mettre en bouche avant de lire...
Dans cette série, le protagoniste principal est Akira. Jeune homme motivé, à peine rentré dans une société de production. Il va vite déchanter et comprendre ce qu’est l’esclavagisme. Les heures de travail supplémentaires s’enchainent et il n’a même plus le temps de rentrer chez lui… Après trois ans, il finira en burn-out complet mais, tellement habitué à cette situation, il ne s’en rendra même pas compte…
Dans le bloc-note reçu avec ce premier tome, on nous explique qu’au Japon, en 2017, 90% des victimes de surmenage extrême (Karôshi) avaient accumulé au moins 80 heures de travail supplémentaire par mois. Suite au suicide d’une jeune employée en 2015, le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a travaillé sur une réforme adoptée en 2018. La durée légale de travail est de 40h semaine, complétées par un plafond théorique de 45 heures supplémentaires par mois. Ce dernier pouvant toutefois s’envoler s’il existe un accord d’entreprise…
On comprend vite que ce manga complètement fou parle d’un véritable phénomène sociétal au Japon où le surmenage est monnaie courante !
Puis, arrive des zombies.
Pourquoi ? Prrrt ! Mais tout en fuyant pour sa vie, la première chose qui passe par la tête de notre héros c’est « Je vais être en retard au boulot… ». Et ça m’a fait rire. Mais heureusement, il se rend vite compte de son erreur pour finir par comprendre que cette situation catastrophique peut, en fait, le sauver de sa condition d’esclave du travail.
La première chose qu’il va faire, empli d’espoir et de renouveau, c’est aller déclarer sa flamme à celle qu’il aime depuis trois ans. Une employée de son service. Franchement, la déclaration vaut le détour.
Quel humour complètement décalé, quelle dérision ! C’est vraiment tout bon !
Voir ce jeune homme d’un optimisme à toute épreuve alors que le monde sombre dans une totale agonie est d’une dualité grotesque. De plus, on ne s’attend pas du tout à ce qui va se passer. C’est une vraie surprise à chaque page.
Et on sourit, car ce que nous montre l’auteur avec tout ça, c’est que le véritable bonheur est dans les choses simples de la vie. Entre faire son nettoyage et être content de soi, boire une bière bien fraiche, prendre le temps de ne rien faire et surtout, passer du temps avec ceux que l’on aime…
Mais pour cela, il ne faut pas être le seul humain en vie encore sur Terre. Akira va donc partir à la recherche d’un ancien ami du rugby !
En bref, le tome se lit très vite, mais le sourire aux lèvres. Il n’y a aucune explication sur le pourquoi du comment mais nous n’en avons pas besoin avec ce style de récit. Les dessins de Kôtarô Kataka sont remplis d’un dynamisme totalement adapté à cette histoire. On ressent littéralement son énergie. Le chara-design est bon et les personnages sont bien pensés.
Bucket List Of The Dead est un grand oui pour moi et j’attends avec impatience le deuxième tome qui paraitra le 27 août prochain.
Pour lire un extrait : ici !