Escale à Yokohama
Dessinateur : Hitoshi Ashinano
Scénariste : Hitoshi Ashinano
Traduction : Vanessa Gallon
Editeur: MeianCe qu’on en a pensé…
Cette série date de 1994 (fin 2006). Il en a donc fallu du temps pour qu’elle soit enfin éditée en français et ce malgré son indéniable succès au Japon.
Sans nul doute fallait-il que notre marché soit assez mûr pour une telle œuvre : fin du millénaire passé, nous étions alors en pleine explosion des mangas chez nous, avec essentiellement un seul style : le Shônen…
Alors évidement, quand on ouvre un « Escale », on est projeté à l’opposé même de ce spectre narratif ! L’ensemble des histoires contées se déroulent dans un Japon Post-Apocalyptique, où toute la population mondiale a accepté son extinction prochaine et inéluctable.
L’héroïne, Alpha, est certes un androïde extrêmement développé, mais sa seule et unique préoccupation est de tenir le café de son maitre durant son absence…. On est réellement pris à contre-pied car évidemment on s’attendait à ce qu’à un moment elle entre en conflit physique, telle une Gally dans la série Gunnm…
Pour vous donner une repaire, cette série peut être rapprochée à du Gibli post-Apocalyptique ; l’auteur nous entraine dans ce monde où l’humanité s’efface petit-à-petit et où la nature reprend ses droits, un univers où l’on touche à la beauté des choses simples car elles doivent s’arrêter un jour…. Le Bonheur dans la Tristesse.
L’intérêt premier de ce manga est donc sa simplicité de ton. Le calme et la douceur qui se dégagent de ses planches en font une œuvre contemplative, voir même onirique…
Alpha, au travers de ses actions « banales » va apprendre de nouvelles choses, développer de nouvelles relations avec d’autres intervenants tout en restant toujours dans une quiétude absolument relaxante…
L’histoire est donc à l’image de son graphisme, simple mais apaisante avec un trait rond et dépouillé, parfaitement maitrisé (certains personnages secondaires sont eux représentés avec un CharaDesign parfois étrange).
Le mangaka n’a donc pas son pareil pour instiller au fil de ses pages une atmosphère qui fait de cette série un manga unique, s’amusant aussi à jouer sur des cases en clair/obscur et nous permettant de nous immerger dans son histoire sans avoir besoin de quantité de textes descriptifs.
Escale à Yokohama est donc un manga que l’on peut sans prétention qualifier de « curratif » tant il tend à nous entrainer dans un état rassurant et tranquillisant.
Milan Morales