DoggyBags
Scénariste : Armand Brard
Scénariste : MUD
Scénariste : Run
Dessinateur : Prozeet
Dessinateur : Ivan Shavrin
Dessinateur : Neyef
Editeur: Ankama
Da Smyert !
L’Ange De La Mort en a vu d’autres. Il peut vous en raconter, des histoires. Mais celle-ci lui tient à coeur. Une ville fantôme comme il les aime, une enfant seule qui a du caractère, une belle amitié entre assassins... C’est plus fort que lui, ça l’émeut. Mais surtout, le processus a déraillé cette fois : ce qui ne devait jamais arriver arriva. Et l’imprévu, l’Ange De La Mort il adore ça.
Glasgow
Imaginez-vous enfermé dans votre propre corps : seul votre esprit restant conscient. Vous êtes paralysé, incapable de communiquer. Pour vous rassurer, vous tentez de vous inventer un refuge où, en vain, vous attendez cruellement seul… Plus le temps passe, plus votre état se dégrade. Une question se pose alors : si le monde se résume à vous seul, à quoi bon y survivre ?
Shadow of Death
Condamné à mort, Christopher ne pourra pas quitter ce monde avant d’avoir endossé le terrible costume du bourreau. Ce métier est une malédiction : reclus loin de la ville, les bourreaux font peur et pour cause : ils pactisent avec le diable !
« Et c’est quand tu penses que tout est fini, que le cadavre est enterré dans le fond du jardin entre la batavia et la ciboulette, que son fantôme revient te hanter la nuit. Ça arrive comme un cauchemar qui te réveille en sueur. Ça commence à prendre de plus en plus de place, ça te suit dans la douche, aux toilettes, au supermarché, devant un film ou dans ta salle de sport. L’envie revient. Les idées nouvelles aussi. (…) Alors on s’arrange, on se concentre sur les « DoggyBags présente », avec des thèmes bien précis. Mais rien à faire, le besoin de relancer la série originale se fait de plus en plus prégnant . (…) Alors, merde! O.K. j’ai annoncé la mort de DoggyBags. Ben voilà, maintenant, j’annonce son retour. »
Le thème de Glasgow* est celui qui m’a le plus touché.
L’histoire d’un homme dans le coma, victime du « locked-in syndrom** », vivant un cauchemar sur son lit d’hôpital: ressentant la douleur, il vit toutes les manipulations que les infirmiers lui font « subir » comme une agression dans sa réalité subconsciente qu’il pense être vraie. Des semaines durant, il va être torturé par un homme sans visage, jusqu’à son retour à la conscience.
Pourquoi est-ce si prenant? Mud, qui est à l’origine de cette histoire, raconte son vécu. Et cela donne un côté terrifiant à cette nouvelle appuyée par un graphisme majestueux, qui nous emporte dans ce récit tel une lame de fond! Première grosse claque…
Shadow Death livre quant à elle l’histoire d’un bourreau qui nous conte son passé plutôt surprenant sur son propre lit de sentence, condamné à mort par injection. Difficile d’en dire plus sans vous spoiler mais c’est vraiment bien vu, du bon « Run » qui je le confirme a encore pas mal de chose à raconter. Le dessin de son comparse Neyef fait le job et est parfaitement en raccord avec l’intrigue. Comme à son habitude, Run accompagne cela d’une documentation concise et précise sur le sujet traité. Et c’est là que l’on vous ressert la deuxième claque en retour, histoire que vos deux joues arborent toutes deux cette même couleur pourpre sur votre visage incrédule. Nous revoilà face à une réalité qui vous remue les tripes et ne peut vous laisser indifférents! Parce qu’il s’agit là d’exposer toute la créativité de l’homme pour torturer son prochain et il y en a des idées!
Je n’ai pas pour habitude de m’étaler aussi longuement sur une chronique, persuadé d’avoir perdu la moitié des lecteurs en chemin (pauvre d’eux) mais comment faire court avec un dossier aussi dense?!? Je ne vous ai même pas parlé de la nouvelle écrite qui accompagne ces trois histoires. Courte, intéressante, avec un petit quelque chose de Stephen King…
Mais pourquoi iriez-vous lire ce 14ème volume après toutes ces explications? Tout simplement parce que non seulement c’est bon graphiquement, varié, maitrisé et affirmé mais qu’en plus c’est écrit avec les tripes. La deuxième saison de DoggyBags est ouverte et elle commence fort!
Je conclurais cette chronique en disant merci à Run et ses acolytes d’avoir eu les tripes de revenir sur une promesse gravée dans la pierre (tombale), c’est un come-back monumental!
* L'échelle de Glasgow, ou score de Glasgow (Glasgow coma scale, GCS), est un indicateur de l'état de conscience. Dans un contexte d'urgence, elle permet au médecin de choisir une stratégie dans l'optique du maintien des fonctions vitales. Cette échelle fut développée par G. Teasdale et B. Jennet à l'institut de neurologie de Glasgow (Écosse) en 1974 pour les traumatismes crâniens. (Source: Wikipédia)
** Le locked-in syndrome (également connu sous le nom de syndrome de désafférentation motrice, syndrome d'enfermement, syndrome de verrouillage), est un état neurologique rare dans lequel le patient est éveillé et totalement conscient — il voit tout, il entend tout — mais ne peut ni bouger ni parler, en raison d'une paralysie complète excepté le mouvement des paupières et parfois des yeux. Les facultés cognitives du sujet sont en revanche intactes. (Source: Wikipédia)