Doggybags
Scénariste : Nikho
Dessinateur : Nikho
Scénariste : Florent Maudoux
Dessinateur : Allanva
Scénariste : Diego Royer
Dessinateur : Petit Rapace
Editeur: Ankama
« De Monocerote », par Nikho : L’itinéraire d’une corne de licorne aux pouvoirs magiques, à travers l’Europe médiévale, qui provoque la discorde et le malheur partout où elle passe.
« Birds of a leather », par Florent Maudoux et Allanva : Helen est une dévoreuse. Lorsqu’elle enfile ses fourrures, elle est la reine de la jungle des galas mondains. Mais dans son royaume, un regard reste méprisant : celui de sa belle-fille. Helen n’aura alors de cesse de vouloir la surpasser, d’incarner l’Idéal, quitte à prendre l’expression au pied de la lettre.
« Tenere », par Diego Royer et Petit Rapace : Une famille française se retrouve perdue au milieu du désert au Mali, malgré son guide expérimenté. Et alors que tout semble aller de mal en pis, ils sont suivis par des Touaregs, que le guide semble craindre par-dessus tout.
Doggybags n’est plus. Quelle tristesse...
Bien sûr, ils nous ont déjà fait le coup une fois, après avoir arrêté au tome 13, ils étaient revenus tout pimpants avec une deuxième saison tout aussi sublime que la première. Run c’était confondu en excuses du genre « ouais mais en fait on avait encore envie… » Mais là, ses mots sonnent comme un adieu, un vrai. Malgré la petit pointe d’espoir, on y lit surtout beaucoup de peine, parce que la décision est venue comme une fatalité, pas comme un choix.
Alors même si j’ai l’impression d’être parfois seul à lire les Doggybags, j’aimerais saluer ici une oeuvre hors du commun. Une oeuvre particulière, loufoque, choquante et souvent sombre mais qui aura apporté tellement au monde du comics. Doggybags, c’est une galerie rageuse de ce qui se fait de mieux graphiquement aujourd’hui. Une représentation de l’élite francophone (et je pèse mes mots). La volonté des auteurs aura toujours été de se faire plaisir d’abord, sans chercher à vous plaire, sans compromis avec leur passion, délivrant alors des pépites courtes, explosives, vraies, intense et originales qui font la fierté aujourd’hui du Label 619.
Jamais je n’aurais vu autant de styles différents, nouveaux, innovants s’entre-choquer à ce point dans un format si compact qu’il est prêt à vous pèter à la tronche à tout moment. Ce truc il vibre littéralement dans vos mains! C’est pour moi une oeuvre qui restera incomprise par le commun des lecteurs mais qui aura eu la grandeur de mettre en avant des scénaristes et des dessinateurs qui marqueront je l’espère l’histoire de la BD. C’est tout le mal que je leur souhaite.
Pour moi, Doggybags c’est un sans faute, du tome 1 au tome 17. C’est créé avec les tripes, la passion et un savoir-faire hors norme qui en fait une oeuvre culte dans l’univers du comics. Doggybags n’est plus et je suis réellement attristé par cette nouvelle. Je me sens honoré d’avoir pu partager un bout de chemin avec eux, honoré d’avoir pu découvrir autant de talents inconnus à mes yeux.
Humblement j’aimerais remercier Run et toute l’équipe du Label 619 pour cette aventure passée ensemble, qui m'aura laissé des cicatrices mais que j’exposerai fièrement.
« Plus Brutal qu'un coup de fusil à pompe en pleine tête et plus vicieux qu'un arrachage de dent à la pince-monseigneur, Doggy Bags est un hommage aux pulps et aux comics d'horreur des années 50 qui ne fait pas dans la dentelle : les chromes rugissent, les calibres crachent et l'hémoglobine coule à flot dans la joie et la mauvaise humeur. Sortez vos p'tits sacs pour toutous, parce qu'il va y'avoir de la viande en rab. »