La famille noble des Moriarty accueillent 2 frères pauvres et orphelins de rue en son sein (n’y voyez nulle noblesse d’esprit en ce geste, bien au contraire !). 

Très vite, Albert -le fils ainé Moriarty- voit en ces 2 orphelins un moyen de mettre à bas l’aristocratie à laquelle il appartient et le système social qui régit la société britannique. Pour parvenir à ses fins, il offre sa richesse et son influence aux frères en échange de leur intelligence et leur charisme.

13 ans plus tard, à côté de leurs activités officielles, les frères Moriarty sont devenus des « conseillers privés » ; ils aident les gens du peuple, victimes d’injustices, à se venger des nobles qui les font souffrir, les rabaissent constamment.

Ce qu’on en pense…

Clairement catégorisé « Seinen » (destiné à un public grands Ados / Adultes), cette série se passe lors de l’époque Victorienne de la grande Albion du XIXème siècle. 

Ce qui est absolument génial dans le concept est de prendre le lecteur qui connaît le monde de Sherlock Holmes complètement à rebrousse-poils : très vite, on est retourné à la cause du jeune Moriarty, qui veut une équité sociale dans le monde, voulant abroger le système castique de cette époque !

Cette mise en scène est tellement habile que très vite, on se projette dans l’avenir de la série, là où Moriarty sera confronté à son Nemesis, le héros de Sir Arthur Conan Doyle…

 

Bien que présent dans 6 titres de cet écrivain parmi les 60 composant son œuvre, l’histoire de ce plus grand génie du mal n’a jamais été clairement racontée par l’auteur.  Ryosuke Tekeuchi choisi donc d’étoffer complètement le personnage de Moriarty, en lui inventant une enfance, une genèse qui nous permettra de comprendre ses crimes futurs.

 

Et ce diable japonais a parfaitement saisi la psychologie fine de ce personnage, peut-être même mieux que le vénérable Conan Doyle (et pourtant je suis fan du personnage de Sherlock Holmes depuis mon adolescence) !   

 

Avec The last pretender, voici la 2^ème nouvelle série récente importée et adaptée par les éditions Kana qui parvient à me chambouler totalement en 2018 !  Ces dernières années, je trouvais que cette noble maison d’édition ne prenait plus grand risque, en se reposant parfois sur leurs grands succès… 

Ici donc, on sent un véritable renouveau dans la recherche de nouvelles séries ; s’il y a eu quelques erreurs de casting (et c’est bien normal) tels « Tenjin » ou le pourtant très bon « Atlantid » (absolument génial, mais sans aucun fin alors que l’argument marketing disait « clos en 3 tomes »), nous voici donc face à un manga qui drainera forcément moins de monde qu’un Shônen « Narutien », mais qui élèvera son lectorat, au même titre que les ouvrages de Conan Doyle !

 

Evoquons enfin le graphisme de Miyoshi HIKARU : Vous avez l’impression d’avoir déjà vu ces graphismes quelque part ?  Vous avez raison, ce mangaka n’est pas inconnu chez Kana, car il est également le dessinateur de la célèbre série « Psycho-Pass Inspecteur Akane Tsunemori ».  Sa marque de fabrique : des traits soignés et élégants, tout en finesse, qui mettent en avant autant le charisme des personnages que l’intensité des scènes d’action.

 

Son style raffiné s’adapte donc parfaitement aux décors de l’Angleterre du 19^ème.  Le grand ennemi de Sherlock a rarement été si attirant et le côté sombre de la Force rarement aussi séduisant…

 

 

Un coup de cœur donc énorme pour ce 1^er tome, composé de 3 chapitres :

• « Les yeux écarlates », posant les fondations des personnages en traçant donc leur génèse ;
• « Une tarte aux pamplemousses », absolument dantesque, où l’on découvre tout le génie de Moriarty ;
• « Les danseurs sur le pont », dont l’histoire est quelque peu écrasée par les 2 précédentes (et pourtant très bien)

 

Pour en savoir plus…

Vous pouvez découvrir gratuitement une partie de 1^er chapitre en suivant ce lien.

On vous invite aussi à lire notre grosse double News de début de semaine, concernant un concours et un Escape Games estampillé "Moriarty"".

La suite est déjà programmée : sortie du #2 en septembre 2018, puis en décembre pour le 3^ème volume ; la série est toujours en cours (5 tomes actuellement parus au Japon) et prépubliée dans le magazine « Jump SQ »

 

Milan Morales