Ce qu’on en a pensé…

A mes yeux, si on devait choisir 2 nouvelles séries mangas pour l’année 2018, ce serait « The promised Neverland (chez Kaze) et…  Moriarty, aux éditions Kana !

Coup de cœur pour le tome 1, on avait zappé le second numéro pour nous retrouver fin décembre avec ce 3^ème opus… et toujours cette folle envie frénétique et presque incontrôlable de tourner les pages afin d’en découvrir toujours plus sur cette histoire !

En effet, depuis le début, Ryosuke Tekeuchi (le scénariste) nous offre une balade dans la grande époque de l’Angleterre, où la violence de la Noblesse nous est présentée dans une version totalement non-censurée (mais ô combien réaliste !).

Dans un autre registre, les allusions à Sir Conan Doyle (le « Vrai » auteur de Sherlock Holmes) sont légion et très plaisantes : ainsi par exemple la magnifique mise en abime scénaristique qui place le docteur Watson dans la peau de l’auteur originel, faisant de lui un réel écrivain et non plus un amateur retranscrivant simplement les exploits du détective dans son journal est particulièrement finaude. 
On retrouve aussi des allusions à la série télévisée de la BBC (l’épisode du couvre-chef mythique…).

Délectable pour l'amateur éclairé!

Au terme de cette enquête, le jeu de Moriarty deviendra clair lorsqu’il déclarera à son frère : « A partir de maintenant, nous allons éliminer les privilégiés qui font leurs saloperies sans crainte de la police ni de la justice…  Son travail à lui sera de résoudre les mystères et de dévoiler au grand jour la pourriture de la Noblesse. »

L’autre grande réussite de cette série est son graphisme :  Hikaru Miyoshi nous délivre des planches de toute beauté, dans un style manga extrêmement clair et détaillé…  Le CharaDesign des principaux protagonistes est juste alléchant, tandis que les scènes de poursuite où d’action nous font tressaillir d’angoisse et/ou d’excitation.  La découpe des cases est claire, rendant la lecture parfaitement fluide.

Sans détour, cette série est à conseiller à tous les amateurs de Sherlock Holmes, mais aussi aux autres amateurs de romans policiers.  Une précaution cependant : certaines scènes sont parfois limites, ce qui écarte de facto un lectorat trop jeune (la seconde histoire, centrée autour d'une chasse à l'homme dont les proies sont des enfants des bas-quartiers en est une parfaite illustration).

Milan Morales