Gannibal
Dessinateur : Masaaki Minomiya
Editeur: Meian
Résumé :
Daigo Agawa, policier de son état, a été détaché à Kuge, un village de montagne reculé. Bien que la communauté l’accueille chaleureusement lui et sa famille, la mort d’une vieille villageoise fait jaillir des doutes quant à la normalité de ce lieu...
Avis :
Gannibal est une nouvelle série sortie fin juillet chez Meian éditions. Son auteur, Masaaki Ninomiya la publie depuis 2018 au Japon. Elle est encore en cours, comptant 7 volumes pour le moment.
Nul doute que pour quelqu’un qui aime le gore et les seinen sombres, j’allais être intéressée. Pourtant, j’ai fortement hésité car, du gore pour du gore, pffff… Une histoire de cannibalisme ça doit vite tourner court. Et bien je me suis complètement plantée !
J’ai vraiment été agréablement (ce terme est-il vraiment adapté dans ces conditions ?) surprise par le scénario.
Passant la couverture très suggestive (du gore, du crade, du sanglant), j’ouvre ce volume sur des dessins d’une grande qualité. Ils m’ont un peu fait penser au trait de Tanaka Akio dans la série « Coq de Combat » (une pure merveille si on ne s’arrête pas sur les 10 derniers tomes…). Bonne surprise donc.
Dès le départ, étant donné qu’on sait déjà de quoi parle ce manga : le cannibalisme, Masaaki Minomiya n’hésite pas à dessiner des gros plans sur les bouches grandes ouvertes de ses personnages, ainsi que sur le détail de leurs dents (qui sont souvent douteuses…) histoire de nous mettre encore plus mal à l’aise.
L’ambiance est pesante. Un nouveau policier muté dans un petit village paumé de campagne en pleine montagne avec sa femme et sa fille qui ne parle pas dû à un évènement traumatisant (on ne sait pas encore lequel mais elle ne risque pas de reparler un jour si elle reste là-bas). Embêtés par la famille la plus présente et ancienne dans ce petit village. Les Gotô. Tous aussi ploucs les uns que les autres avec des réactions qui laissent notre policier sans voix. De plus, apparemment, ils suivent leurs propres lois sans que personne ne les en empêche. Doit-il vraiment craindre pour sa vie ? Que pensent-ils vraiment ?
Après une chasse à l’ours plus que mouvementée, notre policier va devoir enquêter sur la disparition soudaine de son prédécesseur. Ce dernier se rendait chez les Gotô avant de disparaître, criant à tue-tête qu’ils étaient cannibales. Il était devenu complètement fou.
Tout au long de ma lecture, je suis restée accrochée aux pages, impossible de savoir ce qui allait se passer tellement les personnages sont changeant. Toujours avec un malaise persistant, on comprend petit à petit la raison d’un possible cannibalisme, considéré comme un hommage aux morts.
Franchement, le scénario est bon. Il tient pour l’instant plus du thriller glauque que de l’horreur pure et dure. Le tout étant très bien agencé et mis en scène, c’est vraiment du bon travail. Je recommande donc pour les adeptes du genre.
Le deuxième tome sortira le 12 octobre 2020.