Yawara!
Dessinateur : Naoki Urasawa
Editeur: Kana
Résumé :
Depuis toute petite, Yawara Inokuma a été entraînée par son grand-père Jigorô Inokuma, un champion de judo, qui voit en elle une future star de la discipline.
Il a été annoncé que les JO de Barcelone accueilleraient enfin la discipline féminine dans la compétition. Jigorô rêve donc de faire de sa petite-fille la première championne olympique féminine de judo.
Mais contrairement aux attentes de son aïeul, la jeune fille ne rêve que de mode, d'amour, d'idol... Bref, elle n'aspire qu'à une vie d'adolescente ordinaire, loin des entraînements et des compétitions.
Mais c'est sans compter son talent inné pour le judo, que son entourage ne lui permettra pas d’oublier… !
Avis :
Avant de commencer cette chronique, il se doit de présenter l’auteur de Yawara! .
Naoki Urasawa, né en 1960 à Fushu dans la préfecture de Tokyo, commence à dessiner enfant, en découvrant les dessins d’Osamu Tezuka (Astro le petit robot, Le roi Léo).
Dans sa recherche d’emplois, il présente, sans grande conviction, son premier manuscrit « Return » aux éditions Shôgakukan. Ce qui lui vaut de recevoir le prix du meilleur jeune mangaka en 1982. Il commence le métier en publiant « Beta », une série de science-fiction. Par la suite, l'auteur enchaîne les séries à succès : Pineappel Army, Yawara !, Master Keaton, Happy !, Monster, 20th Century Boy et 21s Century Boys, Pluto…. Dont certaines seront adaptées en animés.
L’auteur est connu pour son dessin soigné, réaliste et classique au service d’un récit haletant et détonant. C’est le cas de Yawara !. Il débute cette série en 1986. Elle est vendue à plus de trente millions d’exemplaires au Japon. Alliant talent comique et humour, cette histoire sur le judo va générer un engouement pour ce sport à cette époque. Cette série sera adaptée en animé, film et en deux jeux vidéo.
La version originale est sortie en 29 tomes entre 1987 et 1993. Les éditions Kana nous font le plaisir d’éditer la deuxième édition de luxe parue en 2013 au Japon, qui compilera le tout en 20 tomes.
Le premier volume de cette nouvelle édition est paru dans un magnifique format 148x210 mm contenant 310 pages de lecture. Un ouvrage qui tient bien en main !
Les dessins de Naoki Urasawa sont beaux, classiques et agréables. Dans ce premier tome, on peut apprécier certaines pages originales colorées. Teintées à l’aquarelle, avec seulement deux couleurs : rouge et brun, déclinées en plusieurs teintes, de la foncée à la plus claire. Ce subtil mélange crée une ambiance chaleureuse aux planches.
L’auteur arrive à nous faire comprendre les différentes positions de judo avec facilité tant les poses ont été correctement étudiées et le dessin est clair, net et précis. Il y a certainement dû y avoir beaucoup de travail de recherche de ce côté.
Au niveau du scénario, il faut un peu de temps avant d’entrer réellement dans l’histoire. L’auteur pose les bases doucement, abordant un à un les différents personnages de son histoire et le rôle qu’ils auront à y jouer.
Yawara est très jolie et féminine malgré le fait d’avoir été élevée au judo depuis son enfance. Elle veut être comme toutes les autres filles de son âge et cache le fait qu’elle s’entraîne matin et soir dans le dojo de son grand-père. Ce qui est assez paradoxal car elle continue de s’entraîner bien qu’elle dit ne plus en avoir envie. On comprend avec le temps que, malgré elle, son corps est tellement habitué à cette pratique que s’en est devenu habituel et presque vital pour elle… C’est un caractère fort et fragile à la fois. Le chara-design est très bon. Une question se pose quand-même: Où sont passés ses parents? On le découvrira sûrement plus tard...
Le grand-père est mon personnage préféré. Il est petit mais super agile et très adroit. Il est taquin et malin. J’avoue me demander pourquoi il rêve de faire gagner le prix d’honneur de natation à sa petite fille en plus de la médaille d’or de judo aux prochains jeux Olympiques. Pourtant, il ne nage jamais avec elle… Cette boutade revient à chacune de ses apparitions, c’est sa quête ultime ! L’humour est présent, mais de façon mignonne. Pas de quoi s’esclaffer en plein milieu d’une page…
La vraie histoire commence lorsqu’Awara est enfin découverte du grand public. Elle va être chamboulée dans sa vie quotidienne et ne pourra plus cacher son talent. Il faudra qu’elle affronte son destin même si elle ne le veut pas, pour pouvoir en échapper…
J’ai fortement apprécié ce premier tome. Nul doute que le prochain voudra également le détour ! Il sortira le 4 décembre 2020.
Pour en savoir plus :
Si vous voulez lire un extrait c’est ici que ça se passe !
https://www.westory.fr/player-display?token=XvCj3LUdpVUaooGPYO2bPpFAuwcrzh0N
Pour en savoir (encore) + ...
On vous invite à découvrir notre édito: Naoki Urasawa, au four & au moulin...