Ce qu’on en a pensé…

Lors de la seconde partie du #9 (avez-vous lu notre excellente chronique de ce tome ?), Sasuke enquêtait sur les origines de l’organisation Kara.

On apprécie fortement de voir imbriqué finement l’ancienne et la nouvelle génération dans une nouvelle quête mystérieuse. Pour autant, avec le récent combat contre Delta et l’arrivée ici de Jigen, le focus est quand même bien placé pour l’heure sur le père du héros… A un point que l’on en vient à espérer qu’il arrivera malheur à nos « anciens » héros pour que la nouvelle génération puisse s’émanciper et se déployer pleinement !  A ce propos, il nous revient en mémoire la célèbre maxime de l’ami Sigmund Freud : « Il faut tuer le père »….

Ce 10^ème volume reste donc bien centré sur l’action entre Naruto, Sasuke vs Jigen.  Pour autant, Ukyô Kodachi veille à bien approfondir la nouvelle relation entre Naruto et son nouveau protége, Kawaki.  Cet orphelin, sujet des expériences les plus sombres de l’organisation Kara, a de par ce passé des profondes aspérités, le rendant bien moins lisse qu’un Boruto…. Sa confrontation avec l’univers paisible de Konoha va lui permettre aussi de grandir et de chercher à s’ouvrir à l’Autre…. Très bien amené par les auteurs, vraiment !

On garde bien en mémoire la fameuse scène d’ouverture du manga, montrant une confrontation fatale entre Boruto et Kawaki, mais de plus en plus, on se dit que Kawaki ne sera sans doute pas l’agresseur de Konoka…. L’avenir nous en apprendra plus, mais on parierait plutôt sur une prise de possession complète du corps de Boruto par Jigen.

Les points qui fâchent maintenant :

Voilà 10 tomes que l’on est parti sur ce nouvel Arc et même si on aime bien ce nouvel univers, on doit avouer qu’on n’avance pas très vite dans le développement de l’histoire….

D’autre part, si la confrontation Naruto/Jigen est intéressante, il n’y a rien de bien palpitant pour l’heure non plus…. On a l’impression que les auteurs n’osent pas innover ou à tout le moins se réfreinent pour bien rester dans le canvas « Naruto » sans mettre trop d’innovations de peur de perturber le lecteur…

C’est le travers des suites d’œuvres cultes : les repreneurs ont un modèle d’histoires à suivre et doivent bien souvent « cocher » toutes les cases édictées par l’éditeur…. On obtient ainsi un produit stéréotypé, plaisant au grand nombre, mais sans réelles saveurs ni panache !  De la Junk-food littéraire en somme…

Cette mollesse scénaristique que nous éprouvons pour l’heure est-elle à mettre en rapport avec la toute récente éviction du scénariste de la série (cfr. notre news à ce propos) ?  L’avenir nous l’apprendra, mais il nous parait bien clair que ce changement de mains « prévu depuis le début » (selon l’éditeur) n’est que bullshit…

Allez Boruto, on croit toujours en toi : refais-nous vibrer comme ton père et ton grand-père l’ont fait auparavant !

Milan Morales