Un nouveau Psy, c’est un peu le beaujolais nouveau qui débarque. Comme lui, il a ses bonnes et moins bonnes années. Comme lui, sans doute, d’aucuns pourraient relever qu’il n’est pas exempt de certains défauts. Comme lui, il n’est pas la quintessence de la production de l’année qui s’achève. Mais, à l’instar de ce beaujolais souvent décrié, c’est avec un plaisir fou qu’on le retrouve à intervalles réguliers.
Bien sûr, après tant de temps passé aux côtés du Docteur Médard et de ses confrères, on s’habitude forcément aux tocades de leurs patients, et l’effet de surprise est, certes, moins présent qu’au début. Et, inévitablement, certaines pathologies ou bizarreries rappellent certains symptômes déjà vus. Mais dans le fond, peu importe. On ne guette pas vraiment les gags qui feront décrocher nos mâchoires. Non, ce qu’on espère, avant tout en ouvrant un Psy, c’est… décrocher, tout simplement. Décrocher de notre quotidien, et retrouver, le temps de quelques pages, un univers, une ambiance. On ne voudrait donc pour rien au monde qu’on change les codes des aventures de nos héros qui, au fil du temps qui passe, nous procurent toujours un réel dépaysement, et donc, à la clef (de voûte), un vrai bonheur.
Alors 2011, une bonne ou une mauvaise année? Eh bien, plutôt une bonne. Il est rond, fruité et gouleyant. Et puis, comme dirait Jugnot dans Les bronzés font du ski « il est goutu, il a du retour ». Voilà pour le beaujolais. Quant au Psy, version tome 18, idem : une bonne année! Avec forcément des gags plus drôles que d’autres. Mention spéciale à ceux, caustiques à souhait, qui égratignent la profession de ces thérapeutes, parfois un chouia sûrs d’eux, convaincus de leur savoir et leurs méthodes.
Vous êtes tétanisés à l’idée d’un possible effondrement de la zone euro? Vous cherchez une bande dessinée pour oublier la énième crise économique qui gronde? Celle que vous retrouverez avec plaisir en ces soirs d’hiver dans la douce chaleur de votre lit? Celle qui, sans prise de tête, vous détendra avant de rejoindre Morphée? Pas de sou(p)sy, ne cherchez plus, Tout baigne fera l’affaire…
Vds
Pas de résumé de l’histoire cette fois. Et pour cause, puisqu’il s’agit d’une encyclopédie, et non d’une « histoire racontée ». Quoique… A bien y regarder, c’est un ouvrage hybride qui mélange deux genres bien différents : celui du dictionnaire, donc, mais aussi de la bande dessinée.
Sur la page de droite, une biographie express (plutôt une ouverture sur un tiroir, un trait essentiel de son œuvre) réalisée par Charles Pépin (auteur de romans, essais et manuels de pédagogie) de grands philosophes et autres penseurs. Parfois très célèbres, tels Aristote, Foucault (mais non pas Jean-Pierre, pfff… Michel!), Levinas, Heidegger ou Confucius. Parfois moins, comme Jankélévitch, Wittgenstein, Cyrulnik ou Bachelard.
Sur la page de gauche, une planche de bd relativement classique qui illustre un trait de pensée ou de caractère du « sage » en question, voire une anecdote qui le concerne ou un petit délire de Jul, auteur de bandes dessinées mais aussi de dessins de presse (on retrouve ici un peu ce style particulier; direct et efficace). Pas vraiment un gag. Rien d’hilarant, de désopilant ni même de franchement drôle. Mais une illustration « raccord » avec le texte qui rend le tout aéré et très digeste. Et qui assurément contribue à rendre l’ouvrage agréable à découvrir et parcourir.
Une très bonne surprise que cette encyclopédie, cadeau idéal pour Noël. Au très large public potentiel. Qui ravira tant celui, vierge de tout concept philosophique, qui « débarque en philo » et ne sera pas, grâce à une vulgarisation bienvenue et une approche « en douceur », complètement largué. Que celui qui maîtrise mieux le genre et voudra se rafraîchir un peu la mémoire, s’amuser des anecdotes ou découvrir des auteurs plus obscurs. Elle permettra surtout à « celui qui n’en touche pas une » de pouvoir briller en société (ou en couple?!) en plaçant adroitement quelques notions ou considérations découvertes à travers cet ouvrage. Attention toutefois à bien choisir son interlocuteur ou voisin de table. Si vous tombez sur un vrai érudit, cette seule encyclopédie ne vous permettra pas de faire illusion très longtemps et vous risquez alors de passer pour le fumiste de service. A moins d’être très adroit et de parvenir à jongler habilement de philosophe en philosophe afin de ne pas s’attarder trop longtemps sur chacun d’eux…
Une encyclopédie à ne pas engloutir d’une traite, mais bien à ouvrir de temps en temps, à poser et à reprendre au gré de son humeur. Bref, à déguster avec modération et délectation. Comme une bonne Schope… nhauer (pas terrible la chute? heu oui, c’est un peu vrai, je vous l’accorde…)!
Vds