Ce qu’on a pensé de ces 2 volumes …

La 1^ère confrontation permet au mangaka de développer l’opposition entre "l’entrainement et l’étude systématique de la pratique de la Lance" versus "l’apprentissage sur le terrain".  Étant sur les champs de bataille depuis ses 15 ans, Shikaku a un très net avantage sur le jeune prodige de Qin, le commandant Ouhon.  Néanmoins, la rigueur de l’entrainement de ce dernier, conjugué à un sens du devoir et à un instinct hors du commun permettront à Ouhon de sortir vainqueur de cette confrontation..

Le second duel (Shin vs Gaimou) se soldera par le retrait du grand Dragon de Feu, suite à l’ordre de repli général ordonné par le grand stratège du royaume de Wei ; pour autant, l’auteur n’est pas tombé dans la facilité en nous offrant sur le plateau un rebondissement final… pour le moins tendu.

Enfin, on surlignera en rouge vermillon l’épilogue de cette bataille !!! On a vraiment beaucoup de mal à ne pas en dire plus, mais c’est avec ce type de rebondissements qu’Yasuhisa Hara parvient à nous capter d’un bout à l’autre de son récit…. Bravo, et vive la « Danse de l’Air » !!!

C’est au chapitre 402 que débute le 15ème Arc de la série, intitulé « L’état d’Ai ». Celui-ci s’étalera jusqu’au 437^ème chapitre.  Cet arc débute 2 mois après la bataille de Choyou et au travers de grands complots politiques, verra Shin & Ouhon promut Commandant de  5000 soldats et surtout l’avènement d’un nouveau Grand Général de Qin !  N’allons pas trop vite cependant et suivons donc le fil de cette nouvelle histoire où reviennent sur le devant de la scène la Reine Mère de Qin avec son eunuque d’amant et… leurs 2 jeunes enfants ( !?!)

La couverture du 38^ème tome est limpide : entamé donc la dernière partie du volume précédent, cet arc sera ethno-centrée sur le Royaume de Qin avec un Ei-Sei paré de ses attributs royaux !

Si le nouvel « ennemi » nous est clairement présenté comme la mère félone et son prostitué attitré (promu Seigneur d’Ai), qu’en est-il exactement de ce « Seigneur Chou Kou » que l’on découvre pour la première fois à genoux à la gauche de la Reine, qui lui caresse nonchalamment la tête, comme l’on ferait à un bien brave chien ?

Afin de maintenir le suspense, notre mangaka préféré nous délivre un savoureux entre-mets, composé de la 1^ère rencontre entre le chancelier Ryo Fui et la Reine.  Cet épisode se déroule alors que l’homme fort de Qin n’est encore qu’un très habile marchand, séducteur et beau-parleur en diable, tandis que la reine éblouissait les hommes par sa danse et était connue alors sous le doux surnom du « Joyau de Kantan ».  3 planches auront suffi à nous en apprendre bien plus sur la relation passionnelle qu’ont entretenu ces 2 personnalités il y a 21 années !

La suite directe propose d’assister à la confrontation actuelle et de se rendre compte de l’abime qui s’est creusé entre les 2 amants !  Vertigineux…

Pour autant, le double-jeu du ministre d’Ai, le perfide Koreki, issu du pays de Chu est lui aussi excellent : alors que la Reine-mère espérait un havre de paix pour elle et ses 2 enfants cachés, ce dernier propose aux troupes d’Ai deux stratégies pour s’en sortir :

• soit attaquer par surprise la capitale Kanyou, fortement affaiblie militairement par les nombreux conflits frontaliers,
• soit décapiter la tête de ce nouveau royaume en « gage de paix » avec Qin et ses armées… Machiavélique…

Ce non-choix étant posé, la reine-mère choisit le meilleur moment pour lancer son insurrection : le jour du couronnement de son fils ! 

Apprêtez-vous donc à en prendre une fois encore plein les mirettes, tant sur les décors et les costumes d’époque, que tant sur le scénario de ce coup d’état !  Et désolé mais même si cette cérémonie fait déjà partie de ce tome 38, nous n’en dirons pas plus, afin de ménager le supsens… ;)

Rendez-vous donc pour la prochaine chaude-fournée des éditions Meian, annoncée pour le 20 avril 2020 !

Milan Morales