Kingdom
Dessinateur : Yasuhisa Hara
Scénariste : Yasuhisa Hara
Traduction : Rémi Buquet
Editeur: MeianCe qu’on a pensé de ces 2 volumes …
Kingdom n’est absolument pas une histoire « à la papa » où les gentils se battent contre les méchants : Dans l’armée de Qin, il y a des êtres abjects et sans moral, qui tuent et torturent sans discernement guerriers, civils, femmes et enfants. Kanki est le premier qui nous vient à l’esprit, mais d’autres officiers se révèlent être fait du même bois. Dans ce 63ème volume, on découvre que le Seigneur Raido s’est amusé à torturer puis à crucifier le fils du Général Ryûhakukô pour l’appâter et le tuer à son tour. Néanmoins, ce fourbe n’a pas l’apanage de la cruauté et lorsqu’il sera capturé par le second fils, Ryûfu, il fera face au grand général ennemi Kochô qui lui infligera alors les pires sévices en représesailles.
L’autre Master Piece de ce tome est bien évidemment le duel Shin vs Gakuhakûko : l’ennemi ne tire pas sa force de sa carrure ou de sa masse, mais bien de son Art martial qui lui permet de se mouvoir sans que l’on ne puisse prédire ses pas. Devant un tel adversaire, le génie instinctif de Shin sera poussé dans ses retranchements ultimes.
Le tome 64 est exclusivement concentré sur le Grand Général Kanki.
La terrible bataille d’Eikyû se clôturera donc par une victoire éclatante de la stratégie sur la force : alors que les armées de Zhaô étaient largement supérieures en nombre à celle de Qin, il aura « suffit » de piéger le général ennemi et sa garde rapprochée pour clore une bataille mettant en jeu des centaines de milliers d’hommes…
Rarement, l’auteur n’avait mis autant en exergue ce grand Général. Cette fois, on a pu assister à tout ce qui fait la légende de ce guerrier-brigand : sa cruauté, son égo, mais aussi son génie tactique et militaire, et sa discordante fidélité envers ceux qui ont versé leur sang pour lui…. Le massacre qui suivra directement la victoire de Kanki s’avèrera être à la hauteur de la réputation de ce triste sire.
Cette bataille fut relatée dans les écrits historiques de l’époque, tout comme la venue en urgence du Roi Ei Sei sur place 9 jours plus tard afin de juger Kanki.
C’est grâce à ces 2 types de récits (épique et sanguinaire) que Yasuhisa Hara (le mangaka) a réussi à imposer son œuvre parmi les meilleures ventes de manga au Japon depuis si longtemps maintenant.
Milan Morales